La Voix - Le Bocage

Les ados entrent en scène !

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Une répétition publique de « Taisez-vous ou je tire », de Métie Navajo, s’est déroulée, jeudi dernier, au théâtre du Préau, centre dramatique national de Vire. C’est la création de la 8e édition du Festival ado : une coproducti­on du théâtre du Préau et du Centre dramatique national transfront­alier de Thionville. Cécile Arthus en assure la mise en scène.

La distributi­on est impression­nante. Treize comédiens sur le plateau. Sept profession­nels, dont Olivia Chatain, comédienne permanente du théâtre du Préau. Trois apprentis-comédiens virois : Rachel Arrivé, Camille Delauney et Océane Arsène. Le 3e cercle étant composé de figurants.

Une salle de classe

C’est l’instant décisif de l’entrée en scène, que Cécile Arthus travaille soigneusem­ent, assistée de la chorégraph­e Aurélie Gandit. « Ce qui est le plus important c’est l’entrée en scène » , disait Louis Jouvet. « C’est comme le toboggan, une fois qu’on est lancé, on descend, on file forcément. » Là, l’entrée en scène doit être franche est directe. Chacun surgit, par une porte, dans l’espace scénique, représenta­nt une salle de classe d’un lycée de la ban- lieue parisienne.

Comme dans un défilé de mode, les comédiens se présentent un par un devant le public. Ils ne sont pas là pour mettre en valeur des vêtements qu’un styliste a créés pour l’occasion. Non. Ils portent en eux un projet artistique et scénique qu’ils adressent au public, par un regard de défi. Brisant ainsi le 4e mur, qui sépare la scène de la salle. Cet effet de distanciat­ion doit provoquer, d’entrée de jeu, une évidente conscience de la théâtralit­é de la représenta­tion chez le spectateur, loin de tout naturalism­e.

« L’idée est effectivem­ent de réaliser un défilé pour présenter chacun des personnage­s » confirme Cécile Arthus. Au fil des répétition­s, cette scène originelle, reprise plusieurs fois, trouvera son rythme, son sens et sa justificat­ion.

Faites les marioles

Car le théâtre a un sacré privilège sur la vie : « On peut tout recommence­r » , dit le metteur en scène Peter Brook. « Dans la vie, c’est impossible : nous ne pouvons jamais retourner en arrière. Les nouvelles feuilles ne jaunissent pas, la pendule ne revient pas en arrière, on ne nous donnera pas une nouvelle chance. Mais, au théâtre, on écrit sur une ardoise qu’on peut toujours effacer. »

En attendant, les répétition­s se poursuiven­t, pour que les ac- teurs trouvent bien leurs repères. « Sortez vos livres ! », lance Olivia Chatain. « Madame, quand vous dites sortez vos livres on a l’impression que vous dites sortez vos papiers. On n’est pas dans un commissari­at ! »

Cécile Arthus intervient : « Ceux qui sont au fond de la classe, vous devez réagir. Faites les marioles ! Vous êtes là pour vous marrer. Alors, réagissez aux vannes des uns et des autres. Allez, on reprend !»

Une dernière remarque : pour qu’il y ait entrée en scène des comédiens encore faut-il qu’il y ait entrée en salle des spectateur­s. Le Festival se tient du 2 mai au 20 mai. C’est donc à vous de jouer !

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La distributi­on est impression­nante. Treize comédiens sur le plateau !

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