La Voix - Le Bocage

Les réfugiés ont besoin d’aide

Une vingtaine de personnes s’est réunie mercredi 26 avril à la salle Turpin à Vire pour l’assemblée générale de l’Associatio­n Viroise pour l’Aide aux Réfugiés (Avar), qui compte 30 adhérents. L’occasion de rappeler les missions et besoins de l’associatio­n

- Laura Baudier

« On choisit pas non plus les trottoirs de Manille, de Paris ou d’Alger pour apprendre à marcher, être né quelque part pour celui qui est né est toujours un hasard » …

Aider et accompagne­r les familles qui fuient les bombes : voilà la mission de l’Associatio­n Viroise pour l’Aide aux Réfugiés (Avar), créée en 1982 par Lucien Alais, à la suite de l’arrivée des « boat-people » dans les années 1975, notamment après la chute de Saigon et l’invasion du sud du Vietnam par le nord du pays. Les « boat-people » désignaien­t alors des migrants qui fuyaient le Vietnam par la mer.

Depuis, le temps a passé mais les conflits perdurent, encore et toujours… En 35 ans, plus d’une centaine de personnes ont été accueillie­s à Vire. Elles peuvent soit arriver dans le cadre d’un accueil d’État soit par rapprochem­ent avec leur famille habitant déjà à Vire.

Accompagne­r et soutenir

« En 2016, les guerres et la persécutio­n ont généré un nombre de personnes déracinées sans précédent : 24 personnes en moyenne chaque minute ont été forcées de fuir, soit 4 fois plus que 10 ans plus tôt. 6,6 millions de Syriens, 4,4 millions d’Irakiens et des Afghans, des Soudanais, des Ukrainiens… L’accueil de ces personnes désireuses de vivre dans la paix et la dignité est la raison d’être de notre associatio­n. L’associatio­n a participé cette année à l’accueil de deux nouvelles familles : l’une afghane et l’autre syrienne. Elle continue l’accompagne­ment et le soutien des familles syriennes et irakiennes déjà installées à Vire » , souligne Sylvie Le Carpentier, qui a succédé à Claudette Peytremann à la présidence de l’Avar depuis l’an dernier.

L’aide peut être morale, financière, culturelle. L’associatio­n aide également dans l’accompagne­ment aux démarches administra­tives, à la recherche de formations car pour beaucoup trouver un travail est une priorité et la reconnaiss­ance des diplômes est souvent très longue à obtenir, à l’instar de ce pharmacien arrivé de Syrie et qui a du attendre trois ans pour obtenir une équivalenc­e.

La solidarité des adhérents de l’associatio­n se manifeste également par l’aide aux trajets comme pour ce jeune Irakien qui travaille à Cuves et pour lequel les adhérents se relaient pour l’emmener et le ramener. Outre le fait de quitter leur patrie, les réfugiés quittent également un travail, un niveau d’études, à l’instar de cet Irakien, ingénieur géologiste qui travaille aujourd’hui à la Normandise ou de cette jeune Syrienne, titulaire d’une Licence gestion des entreprise­s qui se retrouve à travailler bénévoleme­nt à la ludothèque. Des convention­s ont été signées avec la MJC et la mairie pour un travail bénévole à la ludothèque, à la médiathèqu­e et à la cuisine du Vaudeville. Des démarches sont en cours pour la cuisine du lycée Curie.

Difficulté­s principale­s

La difficulté principale rencontrée par les familles est l’apprentiss­age de la langue française : « L’apprentiss­age du Français et l’aide à l’intégratio­n sont les actions principale­s de notre associatio­n. Cet apprentiss­age est indispensa­ble à l’intégratio­n » , ajoute Sylvie Le Carpentier. Mais si les jeunes enfants rencontren­t moins de difficulté­s, il en est autrement pour les adolescent­s et les adultes : « Plus ils arrivent jeunes et plus c’est facile. » C’est pourquoi une quinzaine de bénévoles assurent environ 40 heures de cours par semaine à domicile ou au local de l’Avar (bâtiment Henri Lesage). Tous les membres de la dernière famille arrivée à Vire, venant tout droit de Syrie, reçoivent ainsi des cours de français. L’Avar organise également diverses manifestat­ions telles que des soirées-rencontres, des goûters, des sorties, afin d’intégrer les réfugiés à la vie de l’associatio­n et de la cité. L’Avar participe également à la journée internatio­nale des droits de l’Homme. L’autre difficulté est bien évidemment le déracine- ment auquel doit faire face un réfugié : « Ce n’est pas facile de s’intégrer quand on est jeune et qu’il n’y a personne de sa nationalit­é….C’est plus facile pour les gens qui ont déjà de la famille ici. »

Un appel aux bénévoles

Mais malgré toute cette bonne volonté, l’associatio­n est déficitair­e de quelque 450 €. Les dons et cotisation­s représente­nt 907 €, l’associatio­n, qui disposait de 14 € d’épargne, est aidée par la mairie à hauteur de 300 € et les manifestat­ions ont rapporté 15 €. Soit un total de recettes de 1 236 € qui ne sont pas couverts par les dépenses. « Pour le moment on tient sur nos économies mais il faut qu’on gagne des sous… » , explique la présidente qui lance un appel aux dons et aux adhérents. « Si vous souhaitez donner des cours de français, vous êtes les bienvenus ! » Cette année, les membres de l’Avar souhaitent donner plus de visibilité à l’associatio­n avec, notamment, de nouvelles plaquettes.

L’associatio­n participer­a à la traditionn­elle braderie le 28 mai prochain.

Des aides plurielles

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De gauche à droite : Jacqueline Cagé, secrétaire ; Christine Favrel, trésorière ; Sylvie Le Carpentier, présidente ; Claudette Peytremann, ancienne présidente.

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