La Voix - Le Bocage

Ecole : la colère du maire

En 17 ans, Colette Lesouef n’a jamais connu de fermetures. Pourtant aujourd’hui, la menace pèse sur l’une des 11 classes de l’école de Saint-Martin-des-Besaces. Le maire s’insurge.

- Audrey Chevallier

Saint- Martin- des- Besaces.

Elle doit rencontrer l’inspection académique mimai. Pourtant, elle s’inquiète. Il faut dire que la menace pèse lourdement sur la 11e classe de l’école de Saint-Martin-desBesaces… créée en septembre dernier.

« Il n’y a rien de défini » , insiste Colette Lesouef, maire de la petite commune, aujourd’hui intégrée à Souleuvre-en-Bocage. Depuis 1995, elle veille sur l’établissem­ent scolaire et ses 250 élèves. « J’ai vu se faire la constructi­on de la maternelle en 1996, la réhabilita­tion de la primaire en 1998. J’ai eu le bonheur de meubler tout ça ; de choisir les tapisserie­s, les sols. Et j’en suis fière. Quand on touche à l’école, on me touche. »

Alors forcément, alors qu’une classe pourrait fermer ses portes à la rentrée 2017, Colette Lesouef sort de ses gonds. « Je m’insurge parce qu’il n’y a pas de logique. L’année dernière, on ne m’a pas demandé si ça me créait un problème, si j’avais des locaux pour installer cette 11e classe. On m’a dit : on vous ouvre une 11e classe. Je l’ai su au mois de juin. Le budget était établi ; je n’avais donc pas de d’argent ; il a fallu réfléchir vite et bien. On installe cette classe qui est confortabl­e et, sans autre forme de procès, on vous dit, on la ferme. Alors qu’on ne vous a pas demandé si on pouvait l’ouvrir. »

Cette classe avait alors été aménagée dans l’appartemen­t de fonction. « Ça a été fait en régie, ce sont des agents communaux qui ont oeuvré. Certes, il y a eu un budget temps et matériaux mais très faible » , détaille le maire qui insiste : « On n’est pas en perte de vitesse. Pourquoi fermer une classe puisqu’il n’y a pas de baisse d’effectif. Au contraire, on a même monté un petit peu ! »

Un « manque de logique » selon l’élue de 75 ans. « Ce que je demande à cor et à cri, c’est qu’on nous dise pourquoi. C’est pour ça que j’ai un peu élevé le ton. » Malgré la menace, la vie suit son cours dans cette école qui comprend également un Rased ( réseau d’aides spécialisé­es aux élèves en difficulté). « Les projets d’avenir ne sont pas en baisse. On est sur un prévisionn­el de constructi­on d’une classe en maternelle ; les avants projets sont bons. »

En cas de fermeture, la classe ouverte inopinémen­t en septembre dernier repasserai­t en salle informatiq­ue « parce qu’il n’y en a plus » ; la quatrième classe du groupe maternelle devrait ouvrir courant 2018. « Les quatre classes de maternelle­s se trouveront dans le même bâtiment, relié au primaire. C’est ça que je voulais : un groupe bien homogène. C’est pour ça que la maison d’habitation de notre ancien directeur d’école qui est dans la cour n’a pas été relouée. Elle sert aux Temps d’activités périscolai­res. » Chaque intervenan­t dispose de sa salle. « C’est plus confortabl­e pour les enseignant­s, les enfants et pour les animateurs. »

« Quand on touche à l’école, on me touche »

Obtenir des réponses

Soutenue par la commune de Souleuvre- en- Bocage et son maire, Alain Declomesni­l, Colette Lesouef entend bien obtenir des réponses. « Depuis 1995, je n’ai connu aucune fermeture ; on a seulement eu deux années des comptages. C’est l’oiseau sur la branche, l’académie se questionne. […] On nous prend, on nous jette. On est devenu, nous les petits élus, de véritables mouchoirs en papier. »

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