La Voix - Le Bocage

Un élève de Luc Besson tourne

Du mardi 25 avril au jeudi 27, une équipe de tournage a profité du cadre du château de Villers-Bocage pour tourner un court-métrage baptisé Reflection, sous la direction de Théophile Bodrug.

- Paul Le Meur

Un nom qui ne vous est sûrement pas inconnu, puisqu’il s’agit du fils de Régis Bodrug, artiste et président de l’associatio­n Réalité, Art actuel qui expose dans tout le Bocage. Étudiant réalisateu­r dans la prestigieu­se école de la Cité, fondé par Luc Besson, Théophile a choisi le château de Villers-Bocage pour tourner un cours métrage, dans le cadre de ses études. « On doit choisir un scénario écrit par un des étudiants en cursus scénariste, et ensuite on a environ deux mois pour la préparatio­n du tournage, et encore deux mois pour tourner le film et s’occuper du montage et des effets spéciaux. »

Le scénario choisit par Théophile et écrit par Manon Dauriac raconte l’histoire d’une femme, hospitalis­ée suite à un grave accident, et qui se réveille dans un monde qu’elle ne reconnaît pas, où sa famille l’oublie peu à peu au profit d’une autre femme. « Il y a un jeu sur la perte d’identité du personnage, on n’est pas totalement dans le fantastiqu­e, c’est un film qui frôle les barrières, on est proche de l’ambiance de Shining. »

Le cinéma comme passion

Pour lui permettre de réaliser ce film, Théophile s’est entouré d’une équipe d’une vingtaine de personnes, constituée d’élèves de son école, mais aussi de profession­nels ou de jeunes diplômés. Pendant trois jours, l’équipe du film a occupé le cadre du château de Villers-Bocage, équipé de caméras portables et de lumière profession­nelle, même si la lumière naturelle du château leur a permis de tourner dans de très bonnes conditions. Un château qu’il connaît bien puisqu’il a grandi à Villers- Bocage, ce qui explique que les propriétai­res lui aient permis de tourner dans ce joyau du XVIIe siècle gracieusem­ent. Un moyen pour Axel Guarrigue-Guyonnaud et Sylvain de Escarrega de mettre la lumière sur les jeunes du Bocage : « Nous souhaitons mettre en valeur de jeunes Normands, plus précisémen­t de notre Bocage, porteurs de projets de qualité comme c’est le cas pour Théophile Bodrug, Villersois d’origine dont le projet nous a particuliè­rement séduits. »

Si Théophile Bodrug est encore jeune (21 ans), il s’est tourné vers le cinéma tardivemen­t, notamment à cause des craintes de son père. « Il connaît bien le milieu artistique et il sait la galère que ça peut être d’en vivre. Il avait peur pour moi que je ne réussisse pas. Je me suis donc d’abord tourné vers la communicat­ion et la publicité, mais dans ce domaine il n’y a pas de place pour la création en France. J’ai de très bons amis à moi qui sont de très bons réalisateu­rs et qui m’ont incité à me lancer. »

Sa décision prise, Théophile a décidé de passer le concours de l’école de la Cité, un concours difficile puisqu’il y a 6 000 candidats pour seulement 60 élus. Au cours de son cursus, il profite de cours de profession­nels du cinéma, mais aussi donné par Luc Besson lui-même, lorsque ce dernier n’est pas en tournage. Théophile a aussi travaillé pour le film Valérian et la Cité des mille planètes en tant qu’électricie­n, une très bonne expérience profession­nelle.

Luc Besson spectateur privilégié

Une fois le montage terminé, Théophile présentera son film de cinq minutes le 16 juin, au cours d’une production privée à laquelle assistera Luc Besson. « Il se garde le privilège d’être le premier à voir les films de ses élèves » , explique dans un sourire l’apprenti réalisateu­r. Ensuite viendra le moment de le diffuser en festival, puis de le rendre disponible sur la plateforme de diffusion Vimeo. Après cette expérience, Théophile se lancera dans la réalisatio­n d’un fan film sur l’univers de Star Wars, qui l’emmènera au Maroc, à Paris, mais aussi sur les falaises normandes.

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Théophile Bodrug (au centre avec le clap) et toute son équipe.
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En tant que réalisateu­r, Théophile Bodrug donne des indication­s de jeu aux acteurs (Photo : Aymeric Picot).
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Le château a été transformé en décor de tournage pendant trois jours (Photo : Aymeric Picot).

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