La réponse de Publihebdos au juge Tournaire
Plusieurs hebdomadaires du groupe Publihebdos situés dans la Sarthe, l’Orne et l’Eureet-Loir : L’Action Républicaine (Nogent-le-Rotrou), Le Perche ( Mortagne- au- Perche), l’Orne Hebdo (Alençon), Le Petit Courrier du Val de Loir – L’Echo de la Vallée du Loir (Château-du-Loir), Le Journal de l’Orne (Argentan), et Les Nouvelles de Sablé (Sablésur-Sarthe) ont été destinataires d’une réquisition du juge Serge Tournaire, vice-président chargé de l’instruction au sein du Pôle financier du tribunal de grande instance de Paris.
Dans le cadre de l’information visant François et Penelope Fillon, ainsi que Marc Joulaud, maire de Sablé- sur- Sarthe, le juge demande aux hebdomadaires de lui fournir « tout article publié évoquant Mme Penelope Fillon et notamment tout article relatant sa participation à des événements locaux ( inaugurations, cérémonies officielles, visites d’hôpitaux, de maisons de retraite, vernissages, concours divers, etc.) publié entre 1998 et 2016 ».
En clair, la justice demande aux journaux de lui faire remonter de leurs archives des preuves de la présence de Penelope Fillon sur le terrain sarthois, circonscription qui fut celle de son mari, puis de Marc Joulaud.
Pour répondre à sa demande qui porte sur une recherche parmi des centaines de milliers de pages publiées sur cette période dans les journaux ciblés, le groupe Publihebdos a fait savoir au juge Tournaire « ne pas avoir les moyens de mener ces recherches colossales et être dans l’incapacité de fournir ces éventuels articles ».
Publihebdos précise tenir à la disposition de la justice ses archives et rappelle qu’elles sont publiques « dans le cadre du dépôt légal et disponibles auprès de la BNF (Bibliothèque nationale de France) ».
Les hebdomadaires n’endosseront donc pas le rôle d’auxiliaires de justice.
« Les journaux visés par la réquisition n’ont pas nécessairement des archives numérisées, surtout sur une période qui remonte à 1998 » , explique Francis Gaunand, président du directoire de Publihebdos et directeur de publication.
« Il y a un dépôt légal et nous répondons à nos obligations en déposant auprès de la BNF toutes nos parutions. Nos journaux y sont archivés. Cette mémoire publique existe et elle est à la disposition du juge ».
Cette réquisition a surpris Publihebdos. « Ce type de demande est une première en effet, car elle porte sur une période extrêmement longue et sur plusieurs journaux. Il est surprenant que l’on demande aux éditeurs de réaliser pour le compte d’un juge dans le cadre d’une affaire une revue de presse sur 18 années de vie locale. Nous ne sommes pas des auxiliaires de justice. Ce n’est pas notre travail ».