Anne Boissel et Didier Rossi lâchent Nicolas Dupont-Aignan
L’alliance entre Nicolas-Dupont Aignan et Marine Le Pen à la veille du second tour de la Présidentielle a fait grand bruit. Certains quittent le parti.
La présidente d’Isigny Omaha Intercom et maire de la petite commune de Saon a indiqué vendredi soir sur Twitter, peu de temps après l’annonce du candidat de Debout la France, qu’elle démissionnait de ses fonctions de vice-présidente du parti. Dimanche, c’était au tour de Didier Rossi, ancien délégué du Parti sur la 6e circonscription du Calvados, et ancien conseiller municipal de jeter l’éponge.
Membre du parti depuis 2012
Cette agricultrice de 42 ans avait rejoint Debout la France en 2012 et était devenue viceprésidente déléguée nationale à l’Agriculture et au Monde Paysan en 2015. Elle avait également été nommée porte-parole du candidat Dupont- Aignan pour l’élection présidentielle en novembre 2016.
Accord gouvernemental…
Vendredi soir au journal de 20 h, Nicolas Dupont-Aignan, ar- rivé 6e au premier tour de l’élection présidentielle avec 4,7 % des voix, a annoncé qu’il soutenait Marine Le Pen, la candidate du Front National qualifiée pour le second tour face à Emmanuel Macron (En Marche !).
Le lendemain, dans une conférence de presse commune, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan exposaient les termes de leur « accord de gouvernement » , qui prévoit notamment qu’en cas d’élection de la candidate du Front National, le gaulliste et souverainiste revendiqué deviendrait son premier ministre.
…et démissions en série
Suite à cette alliance inédite, plusieurs autres ténors de Debout la France ont claqué la porte. C’est notamment le cas de l’autre vice-président Domi- nique Jamet et du responsable du projet du parti, Éric Anceau.
Pour le Virois, Didier Rossi, s’en est trop. Dans un communiqué, il déclare : « En appelant à voter pour Mme Le Pen, tu viens de trahir l’idéal des gaullistes. Tu viens de ruiner du même coup dix années de travail et d’efforts de militants dévoués et sincères » . Il interpelle directement Nicolas Dupont-Aignan : « Faut-il te rappeler ce qu’est le Front National ? Oh, tu le sais bien mais je vais te le dire à nouveau. Composé, en partie, de nostalgiques de l’Algérie française, d’anciens de l’OAS, de pétainistes et de fanatiques appelés les identitaires, le Front National n’a pas rompu avec ses vieux démons. C’est un parti de la droite extrême. Il n’y a pas plus antigaullistes que ces gens-là. Aujourd’hui chez nous, en France, certains membres du FN, lors de réunions plus ou moins secrètes, font le salut nazi tandis que d’autres contestent la Shoah et l’existence des chambres à gaz. Le sais-tu ? Je me sens sale Nicolas. Tu m’as trahi. Tu as trahi ma France. J’ai honte Nicolas. Tout ça pour ça. Je pense à tous ces Français malheureux qui souffrent. À ces victimes de la compétition économique, aux chômeurs, aux exclus, aux damnés de la terre. Mon engagement à tes côtés, c’était pour eux. Pour que leur vie soit plus douce. Alors je m’en vais Nicolas. Je te laisse à tes turpitudes et à tes errements » .