« Dans la cage, ma vie est en danger… »
Vire. Faute de place suffisante, le cirque Claudio Zavatta a dressé son chapiteau sur l’ancien site de France Location et non sur le parking du Carrefour Market, comme initialement prévu.
Sous le signe de l’émerveillement, cinq représentations ont été proposées du samedi 29 avril au mercredi 3 mai. Peu de monde a assisté à la première représentation mais dimanche 30 avril, les spectateurs sont venus nombreux applaudir entre autres les Tino’s clowns, trio portugais dont l’obéissance est à revoir. Les rires étaient au rendez-vous avec le jeune Denis, le fils d’Eric Prein, 6e génération de la famille Prein, qui se confie : « Depuis l’âge de 5 ans, je fais le clown. J’ai débuté avec la calèche et les oies. J’aime beaucoup rire, une qualité qu’il faut absolument avoir pour devenir clown. Deux semaines d’entraînement sont nécessaires pour accomplir un numéro. Plus tard, je me formerai pour jouer avec des animaux. Mais à 13 ans, je suis encore trop jeune. » L’adolescent n’envisage pas sa vie sans le cirque : « Je n’y ai jamais songé, on naît et reste dans la famille du Cirque. Je ne conçois pas partir. J’ai suivi des cours par correspondance mais ma passion, c’est le Cirque. »
Un entraînement intense
Son oncle, Didier Prein, fait partie de la cinquième génération des dompteurs-dresseurs de chevaux, dromadaires mais aussi de fauves. Père de trois enfants âgés de 17, 18 et 21 ans, il enseigne lui-même à ses enfants. Parmi eux, Chiara et Joy présentent un numéro de roller acrobatique depuis 6 ans : « Au début, l’entraînement au quotidien était nécessaire. Maintenant, pas besoin de répétition. C’est un numéro très fatigant. Nous gardons notre énergie pour le spectacle. Juste besoin de concentration » , expliquent les jeunes artistes qui ont réalisé une très belle prestation, ovationnée longuement par le public.
Didier, le patriarche a une passion pour les lions. Il en possède 12 au total dont 4 mâles : Bryan, le majestueux lion blanc, César, Siam et Brutus. Les lionnes, Coralie, Zemba, Rubis, Diamant, Afrique, Salima, Azia et Dubaï sont aussi ses bébés : « Je les ai vus naître, je leur ai appris à marcher avant de courir comme pour mes enfants. Je suis la 5e génération avec 350 années de métier.
À 48 ans, j’ai plusieurs cordes à mon arc. Je suis aussi leur vétérinaire pour les petits bobos. Je connais bien la médicamentation. Mais un vétérinaire est parfois indispensable.
Dans ce cas, on fait appel à celui de Tours mais les factures sont onéreuses. »
25 kg de boeuf cru, tous les deux jours, sont nécessaires à l’alimentation des mâles, un peu moins pour les femelles. Après manger, les lions digèrent et dorment. Pas question de les faire travailler : « Le lion est un animal fainéant » , confie le dompteur. C’est pourquoi, parfois, ils leur arrivent de ne pas avoir envie de travailler : « Quand cela arrive, il faut comprendre pourquoi. Trop près d’un aéroport ou d’une autoroute, je sais lire dans leur pensée. Ces fauves sont toute ma vie. »
Pas de peur
Didier Prein explique ne jamais ressentir de peur : « Si j’ai à vaincre la peur, je dois changer de métier. Mais je sais que ma vie est en danger à 200 % dès l’instant que je rentre dans la cage. J’ai mis 3 ans pour l’un des numéros le plus grand d’Europe. »
Concernant la captivité des fauves, le dompteur explique qu’ils ne « connaissent que cela. Ils seraient malheureux si nous allions les chercher en Afrique. »
« Je fais ce dont j’ai toujours rêvé. L’essentiel pour nous, les gens du Cirque, c’est d’apporter du rêve de ville en ville. Et tant qu’il y aura des enfants, il y aura du Cirque » , Conclut l’artiste.
« Ces fauves sont toute ma vie »