La Voix - Le Bocage

Au coeur de l’unité REPORTAGE. sauvetage déblaiemen­t

- M.T.

L’unité sauvetage déblaiemen­t du Calvados était en exercice jeudi 27 et vendredi 28 avril à Condésur-Noireau. Sa mission consiste notamment à rechercher des personnes ensevelies lors d’une explosion de bâtiments, un effondreme­nt de terrain ou après un important incendie. Reportage.

21 h 40, début de l’exercice

La nuit tombe à Condé-surNoireau. La fraîcheur avec. À quelques mètres d’Honeywell, des hommes en rouge s’agitent dans la pénombre. Soudain, la lumière se braque sur les anciens abattoirs. C’est le début de l’exercice grandeur nature de l’unité sauvetage déblaiemen­t du Calvados. Le scénario est le suivant. « Une explosion d’origine inconnue vient de se produire dans un bâtiment à usage commercial. L’alerte a été donnée à 21 h 28. C’est le jour de l’inaugurati­on. De nombreuses victimes sont à déplorer », présente le lieutenant Pierre Kéfélian, conseiller technique.

22 h 10, entrée dans le bâtiment

L’unité pénètre dans le bâtiment. « Il faut réaliser une reconnaiss­ance du site et évaluer les dégâts » , commente Pierre Kéfélian. L’exercice mobilise 25 personnes : trois infirmiers, un docteur et 21 sapeurs-pompiers. Parmi ces derniers, on compte un chef de section, trois chefs d’unité et 17 équipiers sauveteurs-déblayeurs. « L’exercice se déroule de nuit pour avoir les conditions identiques à une vraie interventi­on. » Dans le bâtiment, les sapeurs-pompiers s’activent et les échanges radio se multiplien­t.

22 h 15, des milieux à risque

De puissantes lumières éclairent l’intérieur du bâtiment. Les sapeurs-pompiers de l’unité qui ont un équipement spécifique avec notamment une tenue de protection différente avec des points de renfort trouvent les premières victimes. Ces sapeurs-pompiers portent également des casques de couleurs différente­s. « Cela permet une identité visuelle afin de les distinguer lors des interventi­ons », précise le conseiller technique. Ces hommes et femmes opèrent bien souvent dans des milieux à risque, au milieu des décombres. « Nous devons faire attention au gaz, électricit­é, eau. »

22 h 30, 80 % des victimes repérées

À l’intérieur comme à l’extérieur, les sapeurs-pompiers poursuiven­t leurs recherches. À cette heure-là, 80 % des victimes ont été secourues. « C’est satisfaisa­nt après 1 h 20. » L’unité ne le sait pas mais il y a au total 16 victimes, sept mannequins et neuf sapeurs- pompiers de Condé- sur- Noireau qui se prêtent à l’exercice pour l’occasion. La plupart ont été trouvées sous des décombres. « Il faut les prioriser. Elles sont prises en charge, puis transporté­es dans des barquettes jusqu’au poste médical. Chaque victime est numérisée sur un plan car il y a un intérêt judiciaire ensuite. »

23 h, opération dans une tranchée

Une petite dizaine de sapeurs- pompiers balaient de leurs lampes torches les abords du bâtiment. Soudain dans un trou, ils aperçoiven­t une victime. Ils mettent en place une procédure traditionn­elle : le blindage de tranchée. « Il faut sécuriser l’espace. Ils placent des planches de bois de part et d’autre contre la paroi afin d’empêcher la terre de glisser et d’ensevelir la victime », observe Pierre Kéfélian. L’opération dure plusieurs minutes, le temps du montage de l’installati­on. Un sapeur-pompier descend à l’intérieur puis un infirmier. La victime est dégagée puis remontée.

23 h 30, sous les décombres, un mort

Une dernière victime est trouvée sous de gros blocs de pierre. Son décès est constaté. Une dizaine de sapeurs-pompiers déblaient l’endroit. L’exercice s’achève vers 00 h 30. Le lendemain, vendredi, l’unité est encore sur le pont afin de procéder à un nouvel exercice. « Deux simulation­s de ce type sont réalisées par an », conclut le lieutenant Kéfélian.

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