Meurtre d’une Viroise : le meurtrier présumé reste en prison
Il pourrait être impliqué dans le meurtre d’une femme de 57 ans, domiciliée à Vire, en avril 2016. Mardi 9 mai, la demande de remise en liberté déposée par un habitant de Sourdeval a été rejetée.
Tribunal, Vire.
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Caen a rejeté mardi 9 mai la demande de remise en liberté déposée par un habitant de Sourdeval soupçonné d’avoir tué une femme à Granville, après l’avoir torturée, en avril 2016.
Mis en examen et incarcéré en juin 2016, le Manchois pourrait être impliqué dans le meurtre d’une femme de 57 ans, domiciliée à Vire. Elle avait été retrouvée morte le 10 avril dans le jardin d’une maison abandonnée, à Granville.
« Le corps a été transporté dans des draps seulement quelques heures après les faits » , a précisé le président de la chambre de l’instruction.
Le soir même, un Granvillais s’était spontanément présenté à la gendarmerie, pour s’accuser de l’homicide. Âge de 37 ans, il avait alors expliqué aux enquêteurs avoir étranglé la victime avec sa ceinture suite à un jeu sado-maso qui aurait mal tourné. Une thèse rapidement mise à mal. L’autopsie avait en effet révélé que le corps de la Viroise présentait des traces de violences qui auraient durer plusieurs heures.
Victime « d’actes de torture et de barbarie » selon l’avocat général, la quinquagénaire avait un traumatisme crânien, sept côtes cassées et des traces de violences sexuelles.
Placé en détention, il était alors revenu sur sa version des faits quelques mois plus tard, et avait mis en cause le Sourdevalais, qui est toujours resté « vague » sur son emploi du temps le soir des faits. « La veille, un témoin vous a vu avec la victime en discothèque » ,a relevé le magistrat. Surtout, les enquêteurs avaient découvert son ADN sous les ongles de la victime. Selon le juge, c’est lui qui aurait convaincu son complice présumé de s’accuser du meurtre « en évoquant un jeu sexuel » .
En détention provisoire à Rennes, il a assuré, par visioconférence, être resté chez lui le soir des faits. Il a affirmé n’avoir jamais frappé la victime : « je la connaissais, je l’ai toujours défendue. »
Pour expliquer la découverte de son ADN sous les ongles de la Viroise, l’accusé, condamné à 15 reprises dont cinq pour des faits de violences, a expliqué avoir été contraint, quelques jours plus tôt, de la « repousser alors qu’elle insistait pour avoir une relation sexuelle » avec lui.
Pas franchement convaincu, l’avocat général avait demandé un peu plus tôt de maintenir le Manchois en détention. Face à « une affaire odieuse » , Pascal Chaux a rappelé que l’accusé n’a « jamais fourni d’explications cohérentes sur son emploi du temps » . Le magistrat a pointé du doigt sa personnalité « inquiétante » et le « risque important de fuite » pour requérir le maintien en détention de celui qui doit être réentendu prochainement par le juge en charge de l’instruction.