Dépressif, il cache des armes chez lui
Tribunal. Un homme âgé de 43 ans a comparu vendredi 5 mai devant la cour d’appel de Caen pour la détention de nombreuses armes à feu sans autorisation, à Villers-Bocage.
Au chômage, alcoolisé et sous anxiolytiques
Fusils de chasse, fusil à canon comprimé, carabine 22 Long rifle, munitions… C’est un petit arsenal que les gendarmes découvrent quand ils interviennent en juillet 2015 à son domicile. Au chômage, alcoolisé et sous anxiolytiques, l’homme menace de se suicider avec un couteau de boucher. « Je passais par une période difficile, c’est vrai » , s’est justifié le prévenu.
Après avoir maîtrisé le quadragénaire, les militaires découvrent alors 11 armes à feu, à son domicile. « Ça fait beaucoup, même pour un passionné » , s’est étonné le président de la cour d’appel.
Un risque de passage à l’acte
Amoureux « des armes d’épaule » depuis qu’il a 16 ans, le Villersois assure qu’il ne connaissait pas la législation qui encadre la détention d’armes à feu, « qui venait de changer » selon lui.
À la barre, le prévenu a reconnu les faits. Il a seulement contesté sa condamnation, notamment l’interdiction de chasse prononcée par le tribunal de grande instance de Caen en novembre dernier. Véritable « tradition familiale » selon son avocate, la chasse « contribue à son équilibre » . Après avoir insisté sur le fait que son client n’a pas de casier judiciaire, elle a regretté « un passage à vide unique » pour demander à la cour de ne pas le priver de son permis de chasse.
« Impressionné » par l’arsenal du prévenu, l’avocat général a quant à lui conseillé au quadragénaire de vivre sa passion « à travers les vitrines des musées » . Face au risque de « passage à l’acte » , il a requis à son encontre une amende de 500 € avec sursis, la confiscation des armes en question et le retrait de son permis de chasse, « une peine obligatoire dans ce cas précis » .
Après en avoir délibéré, les juges ont condamné le Villersois à une interdiction de port d’armes pendant cinq ans, trois de plus qu’en première instance, et à 500 € d’amende. Son permis de chasse lui a été retiré.