Hubert Picard : « Il faut une loi très stricte »
« Je ne suis ni juge, ni procureur, mais à un moment de la vie politique française où la probité des élus est sérieusement mise à mal par ce type de comportements, à un moment où le Président de la République, a fait de cette probité, la première condition pour changer l’image désastreuse de la classe politique, auprès de Français ; cette nouvelle affaire n’est pas de nature à restaurer la confiance !
Or, la confiance est un préalable à l’action politique. Il faut donc une loi très stricte pour lever toute forme de doute et réglementer l’usage de ces indemnités.
Au-delà des sommes concernées, ce qui est peut-être le plus choquant, c’est l’utilisation de cette IRFM pour acheter des places de cinéma ! Un député qui cumule indemnités parlementaires, indemnités de maire et honoraires d’avocat, et qui paye ses places de cinéma sur des fonds publics… Imaginez une famille à faibles ressources, dans l’obligation de refuser la projection d’un film à ses en- fants. Comment voulez- vous qu’elle puisse accepter cela ?
Pour ma part, durant les 25 ans où j’ai été maire, jamais je ne me suis autorisé à présenter une note de frais à ma commune. Dès 2014, j’ai demandé à mon conseil municipal de réduire mes indemnités de 80 % à 50 % du plafond légal. Quand on demande des efforts aux citoyens, il est indispensable que les élus s’y associent. Il est plus que temps de joindre les paroles aux actes ! »