L’ouvrier agresse « gratuitement » un ado
Condé-sur-Noireau. Un habitant de Condé-sur-Noireau a comparu mercredi 24 mai devant le tribunal correctionnel de Caen pour avoir frappé à plusieurs reprises un adolescent de 17 ans, croisé par hasard dans le parc municipal.
« Je ne le connaissais pas, je l’ai agressé gratuitement. » À la barre, l’homme fait profil bas. Ouvrier dans le BTP, le prévenu de 21 ans reconnaît rapidement les faits. Il a frappé Mathieu* « sans aucune raison » , précise le président du tribunal, Béatrice Dupuis.
Présente à l’audience accompagnée de ses parents, sa victime explique avoir été « impressionnée » par son agresseur. Il faut dire que le lycéen n’a pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrive ce 19 septembre 2016. Alors qu’il se promène avec des camarades entre deux cours, l’adolescent croise le prévenu qui lui demande son téléphone « pour appeler un ami » .
Face au refus du jeune homme, l’intérimaire perd alors son calme. « Tu sais qui je suis ? Je suis connu ici » , l’aurait menacé le prévenu, avant de lui porter immédiatement plusieurs coups de poing au visage de Mathieu*. Souffrant d’une entorse cervicale et de contusions, le lycéen se verra signifier dix jours d’ITT (interruption temporaire de travail) par le médecin qui l’ausculte au centre hospitalier de Flers.
« Choquée » , sa mère explique avoir récupéré son fils en pleurs. Leur avocat a demandé au tribunal de condamner le prévenu à verser à Mathieu 2 000 € de dommages et intérêts, ainsi que 1 000 € à ses parents.
Pour l’avocate du prévenu, son client souffre de comportements violents. Déjà condamné à deux reprises pour des faits similaires, il a surtout besoin d’aide et de soins pour lutter contre son « impulsivité » , estime le conseil qui plaide pour une peine de prison avec sursis assorti d’une mise à l’épreuve.
Le procureur de la République est lui plus sévère. Pour Gauthier Poupeau, les coups auraient pu avoir des conséquences bien plus importantes. « À un ou deux centimètres près, c’était la paralysie » , souligne le représentant du ministère public, qui requiert 6 mois de prison à son encontre. Le tribunal a mis sa décision en délibéré. Le jugement sera rendu mercredi 7 juin.