Dénonciation du sexisme à travers un texte et des portraits
Samedi 20 mai, au musée de Vire, le public était invité à découvrir le travail réalisé par la classe de 1re option théâtre du lycée Marie-Curie. Une belle confrontation entre une oeuvre dramatique et des tableaux.
Vire.
Cette opération s’inscrivait dans un projet initié par les ministères de l’Éducation nationale et de la Culture intitulé « La classe, l’oeuvre ! »
Les élèves, accompagnés de Josef Leysen, professeur de théâtre et d’Arzela Prunennec, intervenante, ont eu la possibilité de présenter un projet en lien avec certaines oeuvres exposées au musée.
« Les élèves ont dans un premier temps découvert les lieux et les oeuvres exposées au musée » , explique Josef Leysen. « Puis, ils ont choisi les tableaux qui entraient en résonance avec le texte qu’ils ont retenu. » Il s’agit d’une pièce de théâtre, « Une maison de poupée », du dramaturge norvégien Henrik Ibsen, créée en 1879. Elle fit scandale à sa sortie, car Ibsen y dénonçait la condition de la femme à son époque. Il écrivait : « Une femme ne peut pas être elle-même dans la société contemporaine, c’est une société d’hommes avec des lois écrites par les hommes, dont les conseillers et les juges évaluent le comportement féminin à partir d’un point de vue masculin. »
Tableaux et personnages
Chaque semaine, depuis janvier dernier, les élèves sont venus au musée répéter une partie du texte de l’auteur. « Tout un jeu s’est développé entre les tableaux et les personnages. Le texte donnant une orientation imaginaire aux tableaux. » Deux des tableaux choisis sont « Portrait de Pierre-Jean-René Lenormand » de Joseph- Joachim Guernier (1791-1848) et « Portrait de René Castel » de Louis Germain (1782-1842).
« Ces tableaux sont une représentation du pouvoir masculin à l’époque et des codes de virilité associés » , souligne Josef Leysen. « Dorénavant, il appartient à la nouvelle génération, représentée par les élèves, d’écrire leur propre partition, de tracer leur destin… »