Kemsi, un rappeur à l’ancienne

Le rap s’invite cette année à Papillons de Nuit. À côté de Vald et de MHD, il y aura aussi Kemsi, un rappeur habitant à Tourlaville et qui a choisi de faire du rap conscient. Entretien.

Quel est votre style de rap ?

« Je considère faire de tout. J’ai 35 ans donc je fais du rap à l’ancienne, du rap conscient. J’aime revendiquer et surtout pointer du doigt les injustices. Il m’arrive quand même de faire quelques ego trip, j’aime bien me moquer et donner des doubles sens à mes textes. Pour moi être rappeur ça ne veut plus rien dire quand tu écoutes certains artistes actuels. Justement, on peut être de la manche et être rappeur ?

« Quand j’écoute certains rappeurs qui viennent de Paris, je me sens plus rappeur qu’eux. J’aime bien Vald par exemple que je considère faire du rap punk, même si je trouve qu’il y a trop de vulgarité. Moi je suis père de famille et j’enregistre mes morceaux à la maison donc je ne peux pas être dans la vulgarité (rires). En fait Vald a 24 ans, donc je faisais aussi du rap comme ça à l’époque. En vieillissant ton écriture change. » Avec votre morceau la moitié de cent, vous avez voulu rendre hommage à la manche ?

« Non, je ne suis pas dans la revendication territoriale. Ce morceau c’est encore un ego trip dans lequel j’essaye d’incarner ce côté-là du rap. Je ne vois pas l’intérêt de représenter quelque chose qu’on critique sans arrêt. C’est pour ça par contre que le clip, réalisé par Rafael Tournaille, se concentre sur ce qu’il y a de beau à Cherbourg. C’est pour créer un décalage et dire que tout n’est pas forcément mauvais ou bon. » Une actualité prochaine ?

« Oui, on a deux préparations de clips et aussi la préparation d’un nouvel album prochainement. Je suis soudeur et père de famille donc ce n’est pas toujours évident de trouver le temps pour faire un album. Je ne sais pas encore précisément quand il arrivera mais sûrement entre fin 2017 et début 2018. D’autant plus que je suis indépendant. Autour de moi j’ai DJ2K et Raf l’oeil urbain mais c’est tout, on est des vrais indépendants. »