La Voix - Le Bocage

Près de 80 années de Rogations…

La fête des Rogations n’a plus de secret pour Marie-Louise Caron. Cette foraine l’a toujours connue et ce depuis 80 ans qu’elle fêtera le 8 décembre prochain.

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Ses grands- parents paternels, Arsène et Marie-Louise Guillois, étaient des forains. Ils tenaient à l’époque un stand de pêche aux canards et un bazar, remplacés maintenant par le stand de confiserie­s. « Je me souviens du stand de mon grand-père, on y trouvait des bonbons, des cacahuètes, les fameuses pralines mais aussi des jouets » , indique MarieLouis­e. « Puis mes parents, Arsène et Marie-Louise, ont pris la suite. Ils ont eu quatre enfants mais je suis la seule à être resté avec eux. Mes frères n’ont pas suivi, ils sont devenus maçons ou brocanteur­s. »

Marie-Louise porte le prénom de sa grand-mère et de

sa mère : « C’est important chez nous, on respecte la tradition de nos grands-parents. » Dès son plus jeune âge, Marie-Louise a toujours parti- cipé à la vie foraine. « J’ai ça dans le sang. Je me souviens encore de mes premières Rogations. J’en garde de bons souvenirs. Les époques ont changé avec le chômage et les gens s’intéressen­t moins à la fête foraine. Mais le public est très sympa avec moi. Les personnes que j’ai connues auparavant viennent aujourd’hui avec leurs enfants et même leurs petits-enfants. C’est merveilleu­x. »

Un métier unique

Marie-Louise ne changerait de métier pour rien au monde : « Ma vie est ici parmi mes 13 enfants qui sont tous restés à mes côtés dans le monde des forains. Trois d’entre eux sont nés à Vire. J’ai eu trois fois des jumeaux, faut le faire ! » , ajoute-t-elle en riant. « J’ai bien sûr épousé un forain. J’avais 25 ans lorsque je me suis mariée. Moi, je tenais un stand de pêche aux canards et lui avait une loterie. C’était un papa cool mais avec neuf filles, il fallait que ça file droit. Il était plus tolérant avec les garçons. »

Le mois prochain, une nouvelle naissance est prévue dans la famille, ce sera la 30e arrièrepet­ite-fille pour la foraine qui compte aussi 78 petits-enfants. « Quand je vais mourir, il y aura du monde et aussi de grosses larmes. Tous sont attachés à leur grand-mère et font un détour pour leur arrière-grand-mère. Et pour mon fils Claude, lui, il n’a pas encore coupé le cordon. Il n’est jamais loin de moi. Aujourd’hui, dimanche 28 mai, jour de la fête des Mères, tous mes enfants m’ont apporté ce matin soit une rose ou un bouquet de fleurs. Ma caravane est très fleurie, jamais ils ne m’oublient. »

Une clientèle qui se compte en milliers

« C’est impossible de chiffrer la clientèle mais elle se compte en milliers, c’est sûr et de belles personnes » , conclut cette mamie qui a toujours la pêche… aux canards !

« J’ai ça dans le sang »

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Jayson, Marie-Louise Caron, un de ses fils Claude, Maéva et Patricia, sa belle-fille.

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