500 tombes exhumées
Lors du conseil des Monts-d’Aunay du mercredi 14 juin, les élus ont voté pour une harmonisation du règlement du cimetière, ainsi que pour une hausse des prix, nécessaire afin de financer les travaux qui s’annoncent.
En effet, sur les sept cimetières qui se trouvent sur le territoire des Monts-d’Aunay, ce sont à peu près 500 concessions qui vont être exhumées, afin de gagner des emplacements. Une nécessité pour ces communes qui ont des concessions à perpétuité. « C’est un vrai problème auquel la plupart des villes des environs sont confrontées. Les concessions à perpétuité nécessitent une procédure de 3 ans avant d’être exhumées, alors que pour ces tombes qui ont souvent près de 100 ans, cela fait longtemps qu’elles ne sont plus entretenues » , explique Marie-Pierre Urvoy, en charge de la restructuration du cimetière. À ces concessions s’ajoutent aussi celles dont la date est dépassée pour la plupart de 50 ans.
Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’un travail considérable l’attend. Travail qui a déjà débuté avec une première phase de repérage, effectué grâce à un drone. Marie Pierre Urvoy a en effet fait venir une entreprise caennaise, après avoir préalablement marqué grâce à une bombe de craie les emplacements concernés par l’opération.
Transformer le cimetière
Outre les concessions à exhumer, l’employée de la mairie compte bien redonner au cimetière une nouvelle splendeur. « On a beaucoup de tombes qui sont en très mauvais état, voire dangereuses pour les enfants qui pourraient venir dans le cimetière », expliquet-elle. Marie-Pierre Urvoy espère aussi transformer le Jardin du Souvenir, afin d’améliorer la dispersion des cendres. « Actuellement, les cendres restent souvent sur les feuilles des plantes, ce n’est pas idéal. J’ai visité plusieurs cimetières et je pense que la meilleure solution c’est un parterre de galets, avec une grille en dessous. » La végétation ne sera cependant pas en reste, et Marie-Pierre Urvoy a déjà commencé à installer des arbustes et des massifs.
Une hausse pas négligeable
Afin de financer les nombreux travaux, les élus ont donc décidé de voter une augmentation des tarifs qui s’appliquera sur tous les cimetières des Monts-d’Aunay. Ainsi, un emplacement sur 30 ans passe à 150 €, soit une augmentation de 90 € pour Aunay-sur-Odon, et un emplacement pour 50 ans passe à 250 €, soit une augmentation de 100 €. À cela s’ajoute la décision de mettre en place une taxe d’inhumation de 50 €. « C’est une décision que l’on a prise afin que l’on puisse avoir une trace des personnes qui sont enterrées dans le cimetière. Auparavant, on a eu des entreprises funéraires qui enterraient des personnes sans prévenir la municipa- lité » , explique Pierre Lefèvre, maire des Monts-d’Aunay.
Une hausse qui n’est donc pas négligeable, mais qui s’explique par le fait que la municipalité a souhaité faire porter la charge des travaux du cimetière sur les personnes qui l’utilisent. « On ne trouvait pas ça juste de faire supporter le coût des travaux aux administrés par une augmentation des taxes locales » , justifie Christine Foucat, directrice générale des Monts-d’Aunay.
Pas de fosse commune
Des travaux dont le coût peut monter très vite. Rien que pour les exhumations, il faudra compter au minimum 200 000 € . D’autant qu’à Aunay-sur-Odon, les tarifs du cimetière n’avaient pas été revus depuis près de 25 ans, une particularité pour le Pré-Bocage.
Avant de conclure, MariePierre Urvoy souhaite en finir avec un fantasme répandu. « Il n’y a pas de fosses communes. Les exhumations sont réalisées par des entreprises qua- lifiées et dans le respect dû aux morts. Les ossements sont récoltés dans un reliquaire, qui est ensuite placé dans un ossuaire. Sur chaque reliquaire on installe une plaque sur laquelle est noté le nom du défunt. » L’employée ne demandera cependant pas d’exhumation de tombes d’enfants. « C’est une limite éthique que je me suis fixée. »
Pas de panique donc, même dans la mort, chacun reste chez soi.