La Voix - Le Bocage

Les mairies passent à l’action

Afin de lutter contre le fléau du frelon asiatique, les intercoms du Bocage sont invités à se prononcer sur l’adhésion à un programme de lutte contre ce nuisible, visant à éradiquer les nids secondaire­s.

- Paul Le Meur

Un programme porté par le Fredon (Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles), et qui a pour vocation de faire des communes le premier acteur dans la destructio­n des nids du frelon asiatique, un impératif pour le bocage normand. « Le frelon est arrivé en 2011 dans le Calvados, et c’est une menace qu’il ne faut pas prendre à la légère » , explique David Philippart, Directeur BasseNorma­ndie de la fédération.

Contre une adhésion au prorata de son importance, les intercom peuvent donc adhérer à ce programme. Une adhésion prise par Pré-Bocage Intercom contre un montant de 3 500 €, et pour l’Intercom de la Vire au Noireau contre 6 792 €. De ce fait, les deux intercoms permettent aux communes qui les composent de bénéficier d’outils de prévention, d’un portail de déclaratio­n des nids de frelons asiatiques sur internet, mais surtout d’une aide dans les frais de destructio­n des nids secondaire­s.

Une aide du départemen­t

En effet, c’est aux mairies qu’il incombe de détruire les nids de frelons secondaire­s, que ce soit sur le domaine privé ou public. Mais d’abord, qu’est ce qu’un nid secondaire ? « En février, les reines commencent à sortir et fondent des nids primaires, qui font la taille d’une balle de tennis et se situent à hauteur d’hommes. Les reines pondent les premiers oeufs, afin de débuter la colonie. C’est en juillet que les frelons vont alors se mettre en quête d’un endroit ou fonder un nid secondaire, beaucoup plus dangereux car pouvant accueillir 6 000 frelons. » Si les communes ne sont pas tenues d’éradiquer les nids primaires, c’est parce que ces derniers disparaiss­ent pour la plupart au mois de juin. « Sur 100 nids primaires, seulement 10 établissen­t une colonie » , précise David Philippart.

En cas de découverte d’un nid secondaire, les administré­s doivent donc contacteur leur mairie, qui fera appel à un profession­nel afin de pouvoir intervenir. « N’importe quel profession­nel ne peut pas intervenir sur un nid de frelons. Il faut un équipement spécifique parce que le frelon pique en propulsion » , explique David Philippart. Pour les mairies adhérentes au programme, ces dernières bénéficien­t d’une liste de profession­nels approuvés par le Fredon, et d’une aide de 33 € de la part du conseil départemen­tal, sur une interventi­on qui coûte environ 100 €.

La triple menace

Avec environ 2 000 nids sur le départemen­t, le frelon asiatique est une triple menace. « Il est d’abord une menace pour les apiculteur­s, puisque pour lui les abeilles sont une source de protéines. Dans certaines exploitati­ons on a 60 % de pertes à cause du frelon asiatique, faisant de ce dernier une menace pour la biodiversi­té puisqu’il s’attaque à tous les butineurs. On a également des problèmes au niveau du tourisme et notamment sur les marchés aux poissons. À Caen par exemple, on a eu le cas de frelons s’installant et mangeant le poisson sur l’étal. Il ne faut pas non plus oublier le risque humain, puisque si le frelon asiatique n’est pas plus méchant que le frelon traditionn­el, lorsqu’il défend son nid il le fait en masse, et donc le risque humain est réel » , confirme le directeur.

D’autant que les frelons attaquent à partir du moment ou quelqu’un rentre dans un rayon de 5 mètres autour du nid, avec parfois des conséquenc­es dramatique­s. En 2015, un homme est décédé suite à une attaque de frelons asiatiques en Charente-Maritime.

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Un nid secondaire accueille en moyenne 6000 frelons. DR
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Le frelon asiatique est très implanté sur le territoire.

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