Afflux de patients : le centre de radiologie du Bocage fait face

Depuis quelques jours, le centre de radiologie du Bocage doit faire face à un afflux de patients. Comment l’équipe relève les manches dans un contexte parfois tendu ? Explications.

Accueillir, radiographier, diagnostiquer, conseiller un à un environ 250 patients… c’est le quotidien du centre de radiologie du Bocage situé à proximité de la clinique viroise NotreDame. Une activité dense qui a vu le jour il y a une quarantaine d’années en parallèle de la clinique avec qui elle travaille en étroite collaboration, mais pas seulement.

En effet, dans le cadre d’un partenariat public-privé et afin de maintenir l’offre de soins sur le territoire, le centre de radiologie effectue également les examens des patients du centre hospitalier virois si nécessaire, absorbe le flux d’urgences locales et tente de répondre présent à toute une patientèle qui ne souhaite pas attendre des mois pour effectuer un examen de contrôle ou qui a fait le choix de prendre rendezvous dans une structure à taille humaine, loin des agglos et des hôpitaux régionaux.

Pas de clichés

L’activité est donc particulièrement dense au sein de ce service, mais encore plus particulièrement depuis quelques jours. « Effectivement, deux radiologues de l’hôpital sont partis en vacances et nous avons un surcroît de travail qui peut expliquer des temps d’attente un peu plus longs » , explique Véronique Geoffroy, cadre en imagerie médicale et responsable du service. Une situation que le centre de radiologie connaît puisqu’il arrive parfois qu’il supplée la radiologie de l’hôpital, mais cette fois, la durée de remplacement est plus longue.

Cette politique volontariste est défendue par les Dr Peninque et Guedj, deux des trois radiologues qui travaillent sur place. Ils s’insurgent contre les clichés : « Non, on ne prend pas plus de patients pour gagner plus d’argent » . Pour eux, la mission est claire, rendre service à la population sans pour autant rogner sur la qualité du service. « Je vois tous mes malades, c’est rare qu’un centre de radiologie propose ça. Souvent le patient repart avec son dossier et retourne voir son généraliste. Moi, je prends le temps de voir tout le monde, ça fait partie de la qualité du travail » , ajoute le Dr Peninque.

Répondre présent La complexité du travail

Un engagement professionnel qui sensibilise les radiologues lorsqu’on évoque certaines plaintes des patients quant aux conditions de prise en charge. Oui, il peut arriver qu’une salle ne soit pas immédiatement nettoyée ou qu’un patient attende longtemps comme nous l’a confirmé un lecteur récemment qui s’est retrouvé à attendre plus de deux heures avant d’être emmené dans la salle d’examen. Sur place, nouvelle attente de 25 minutes. Seul il a pu regarder l’écran encore ouvert de l’ordinateur ou figurait les noms des patients précédents, il a également photographié l’état de la pièce. « Il y avait des mouchoirs au sol, une poubelle renversée. C’était assez glauque » , raconte cette personne. Les praticiens ne cherchent pas à se dédouaner mais à expliquer que leur priorité reste : la prise en charge rapide, efficace. La complexité du travail réside dans le bon timing car comment prévoir des urgences qui viennent s’intercaler entre les rendez-vous de contrôle ? Il faut aussi faire avec le stress lié à la prise en charge des malades et la responsabilité des médecins. Un équilibre pas toujours évident à trouver.

D’autant plus délicat que le manque de radiologue se fait aussi sentir. Le centre de radiologie virois est comme beaucoup d’autres services de santé de province. Il pâtit d’un numerus clausus qui va courir jusqu’en 2025 avec peu d’étudiants et un territoire peut attractif. « Il nous faudrait au moins un radiologue supplémentaire, mais on ne trouve pas. On a bon espoir que l’arrivée espé- rée de l’IRM attire des jeunes. Nous avons sensibilisé l’ARS sur ce sujet » , assure Véronique Geoffroy.

Pour l’heure, il va falloir faire avec. L’été sera chaud, mais finalement pas beaucoup plus que les autres.