La Voix - Le Bocage

Villers-Bocage : plus de 1 200 messages laissés à son ex-femme

- BM (PressPeppe­r)

Un homme de 52 ans a comparu mercredi 19 juillet devant le tribunal correction­nel de Caen pour avoir harcelé son épouse, dont il est séparé, à Villers-Bocage. En trois ans, il lui a laissé plus de 1 200 messages sur son répondeur.

« Invivable » , « intenable » , « insupporta­ble » … Quand il évoque le quotidien de l’épouse, le procureur de la république ne manque pas d’adjectifs. L’avocate de la victime explique quant à elle que sa cliente vit « dans la crainte de son époux » , dont elle est pourtant séparée depuis janvier 2013. Une rupture que celui-ci ne digère pas. Il le reconnaît.

« Jour et nuit »

Alors, le quinquagén­aire l’appelle « jour et nuit » , précise le président du tribunal. Il arrive parfois que le téléphone de la victime sonne toutes les quinze minutes. Devant le prévenu, qui explique à la barre avoir des problèmes d’alcool, le magistrat évoque une moyenne de trente appels par jour entre janvier 2014 et juillet 2016. L’adjoint technique en intérim ne bronche pas. Il baisse la tête.

Il explique maladroite­ment ne pas avoir le choix. En instance de divorce, son épouse et lui sont propriétai­res de plusieurs logements qu’ils louent. Impossible selon lui de gérer leurs affaires sans la contacter. « Elle ne répond même plus aux locataires » , se justifie le quinquagén­aire. L’argument laisse le tribunal sceptique. Et pour cause.

Quand son épouse a bloqué son numéro, le quinquagén­aire a trouvé la parade. Il appelle ses enfants, les amis et la mère de son ex-compagne et même sur son lieu de travail. Il la menace. « Les mails sont édifiants » , insiste l’avocate de la victime. Elle demande au tribunal de condamner le prévenu à verser 2 000 € à sa cliente en guise de dommages et intérêts.

L’avocate du mari éconduit tente alors de minimiser les faits. Elle regrette « une situation conflictue­lle » avant d’assurer que son client a mis fin à son harcèlemen­t. Le procureur n’est pas convaincu. Quelques minutes plus tôt, l’intéressé a en effet reconnu appeler encore « de manière occasionne­lle » . Le représenta­nt du ministère public requiert trois mois de prison avec sursis. Le tribunal a mis son jugement en délibéré. Il rendra sa décision le 30 août prochain.

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