La Voix - Le Bocage

Grogne autour des herbes folles

Un peu de pluie, un peu de soleil et hop, les herbes poussent. Dame nature fait son oeuvre dans certains cimetières de Vire-Normandie. La raison est tout simplement écolo, mais ne plait pas à tous.

- I.I.

Certains riverains ne sont pas contents. A la sortie de certains cimetières situés à Vire même ou encore Saint-Martinde- Tallevende, le constat est flagrant. Dame nature reprend ses droits. Les herbes folles poussent autour des tombes, dans les allées et au milieu des vieux monuments. Pour certains, c’est inadmissib­le. Le cimetière est un lieu de mémoire qui doit être entretenu et quel que soit les réglementa­tions.

Car en effet, les cimetières de Vire-Normandie sont dans cet état en raison de l’applicatio­n de la loi Zéro phyto, entrée en applicatio­n au début de l’année 2017. La raison est toute simple : limiter les produits chimiques afin de préserver la ressource en eau et l’environnem­ent tout entier. Une mesure prise par la commune nouvelle de Vire- Normandie qui intègre donc les communes historique­s de l’ancien canton comme Vaudry ou encore Coulonces. Mais lorsqu’on parcourt les cimetières de ces deux anciennes communes, on découvre que ces sites sont parfaiteme­nt entretenus. Le maire adjoint de Vire-Normandie et maire délégué de Coulonces, Gilles Maloisel, explique : « On relève les manches et on arrache. Avec l’employé communal, on y fait une séance d’arrachage systématiq­ue, un lundi toutes les trois semaines » .

Une démarche que l’élu estime être naturelle. « Avant, on faisait aussi un peu d’arrachage. Le cimetière est un lieu humide où poussent facilement de petites herbes qu’on ne voit pas trop. Mais pour moi, on se doit d’être exemplaire. C’est une obligation morale. Le cimetière est représenta­tif du reste de la commune », ajoute Gilles Maloisel.

Une contrainte nouvelle donc que Vire-Normandie va certaineme­nt devoir analyser comme le souligne l’élu. « Je ne sais pas si on a assez de matériel pour l’entretien. Nous n’avons que trois machine à eau chaude et cela ne fonctionne pas sur les herbes trop enracinées. Il y a aussi la main d’oeuvre qui doit être adaptée à cette contrainte » . Même constat pour le maire délégué de Saint-Martin- deTalleven­de, Raymont Gabillard : « Je comprends tout à fait le gène des familles. Mais il faut avoir un petit peu de patience. Nous sommes passé au zéro phyto du jour au lendemain et à cette saison, tout pousse en même temps. Il y a un savoir-faire pour les équipes à acquérir » . L’élu ne cache pas aussi que les mentalités doivent évoluer. « Je pense qu’un retour des mauvaises herbes est préfé- rable à la pollution de l’eau »

. D’une action bonne pour l’environnem­ent à une action citoyenne il n’y a qu’un pas. Peut-être qu’un appel au binage populaire pourrait faire l’objet d’un appel. En attendant, il faudra faire « faire preuve d’un peu de patience » , comme le confirme Raymond Gabillard.

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 ??  ?? Les herbes folles revivent dans certains cimetières contrairem­ent à celui de Coulonces (photo du centre). Un phénomène naturel qui n’est pas du goût de tous.
Les herbes folles revivent dans certains cimetières contrairem­ent à celui de Coulonces (photo du centre). Un phénomène naturel qui n’est pas du goût de tous.

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