La Voix - Le Bocage

Un rendez-vous avec l’Histoire du Bocage

Le comice agricole de l’arrondisse­ment de Vire se prépare. Il aura lieu le samedi 26 août prochain pour la 169e fois. Vire peut se targuer d’accueillir un des plus anciens concours de bêtes de France.

- I.I.

Fernand Chénel, le président de la société d’agricultur­e de l’arrondisse­ment de Vire est précis. « Le comice d’arrondisse­ment a été créé le 13 mai 1848 » . Et pour cause, Fernand Chénel qui a été agriculteu­r lui-même veille sur cette associatio­n pas comme les autres, depuis presque 20 ans. On a de la mémoire dans le milieu rural et on sait faire perdurer la tradition. Le comice d’arrondisse­ment s’inscrit donc parfaiteme­nt dans cette démarche de transmissi­on, de génération en génération d’éleveur. Il faut dire que ce comice a ponctué de façon très importante la vie agricole du Bocage durant de très longues années.

C’était aussi l’époque où les huiles de la région faisaient le déplacemen­t pour serrer des mains, à l’instar du concours du mois d’août 1978 suivi par M. Feuilloley, le préfet de Région lui-même, rejoint par l’ambassadeu­r de RFA et M. Stirn et M. Halbout.

La crème de la vache

Le concours fut une véritable fête pour les agriculteu­rs du Bocage. À l’époque où l’on prenait le temps de vivre et d’apprécier le travail accompli dans la plus pure tradition normande. Les éleveurs voyaient alors le comice comme un moment privilégié. Privilégié pour montrer leur travail mais aussi repartir avec des prix. Les vaches normandes et uniquement normandes étaient amenées à Vire et dans les autres cantons. La crème de la vache, celle qui fait du bon lait. Pas question d’exposer une autre race.

Et la démarche a perduré. On ne voit toujours que des Normandes au comice. « J’étais ouvert à la modernité et près à accueillir des prim’holstein, mais je me demande si effectivem­ent je n’aurai pas mis un coup d’arrêt au concours » , reconnaît Fernand Chénel. Car la question s’est posée lorsque le nombre de participan­ts à baisser. Ouvrir le concours à la prim’holstein aurait peutêtre fait venir plus d’éleveurs, mais les membres du comité ont préféré en rester là. On ne mélange pas les torchons et les serviettes…

Une nouveauté

Le seul signe d’ouverture a été donné l’an passé avec la possibilit­é offerte aux agriculteu­rs des territoire­s limitrophe­s à Vire de participer au concours. Une nouveauté qui a porté ses fruits puisque de jeunes éleveurs -l’une de Tinchebray et l’autre de Tessy-sur-Vire- sont venus grossir les rangs des participan­ts. L’an passé, pas mois de 120 bêtes ont pu concourir dont 50 bovins. Des chiffres que le président estime satisfaisa­nts.

Alors bien sûr, certains concours ont disparu comme celui des bonnes cultures, ou même des « bons serviteurs agricoles » . Le concours a su évoluer avec son temps. Maintenant un vide-grenier avec pas moins de 200 exposants complète le programme. La ville tout entière s’est aussi associée à l’événement en programman­t sa braderie annuelle le même week-end.

Le défi à relever dès à présent tient tout simplement dans l’engagement humain. Il va falloir du sang neuf. Des jeunes pour prendre la relève, issus ou pas du monde agricole, mais qui ont la volonté de permettre à la tradition de perdurer. Qui vont permettre à un éleveur de repartir avec sa plaque sur laquelle brilleront les chiffres gra- vés du 1er ou 2e prix. Le symbole du travail bien fait, de l’excellence.

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Dans les années 70, le concours est inauguré en grande pompe avec préfet de région, secrétaire d’Etat et ambassadeu­r.
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Fernand Chénel veille sur le concours d’arrondisse­ment depuis près de 20 ans.

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