Que révèlent les fouilles ?
Elles ont commencé lundi 21 août. Des fouilles archéologiques sont en cours à l’endroit même du tracé de la future route qui relie Vire à Tinchebray, précisément entre les deux Truttemer. « De belles surprises » ont déjà été mises à jour par les technicie
Le maire délégué de Truttemer-le- Grand, Pierre- Henri Gallier le redit lui- même, cet axe routier des plus dangereux « a fait l’objet des premiers piquetages dans les années 70 » . Autant dire qu’il y a longtemps que les collectivités cherchent à améliorer le tracé de cette route.
Il y a dix ans, différents dossiers ont émergé présentant des projets particulièrement ambitieux en termes de tracé qui ont été abandonnés, faute de moyen financier suffisant.
Aujourd’hui, le tracé du nouvel axe est beaucoup plus raisonnable, puisqu’il s’agit d’ôter les virages les plus dangereux et les accès à la route sans visibilité qui émergent çà et là en fonction des lieux dits sur les territoires de Truttemer-le-Petit et de Truttemer-le- Grand. La première phase de chantier devrait commencer en 2018. Le conseil départemental réalisera une grande ligne droite entre les lieux-dits Le Moulin et Coquard. Deux autres phases s’échelonneront ensuite en direction de Truttemer-le-Grand à la suite de Coquard. « Théoriquement, la route devrait être terminée en 2020 » , estime l’élu.
D’ici là, le conseil départemental aura répondu à toutes ses obligations dont celle qui concerne les fouilles archéologiques et plus précisément préventives. Celles-ci ont donc commencé lundi 21 août sur la commune de Truttemer-le-Petit. Une pelleteuse creuse des tranchées en fonction des indications des archéologues qui effectuent des recherches sur environ 15 % du terrain concerné. « La taille des tranchées est évaluée en fonction du sol géologique. La profondeur varie en fonction du substrat. Dès que nous voyons qu’il n’a jamais été touché par l’homme, nous arrêtons de creuser » , indique la technicienne, Julia Gauvin.
Là encore, il s’agit de phaser les chantiers. Les premières fouilles s’arrêteront d’ici quelques jours pour reprendre dans un champ limitrophe vers le 15 octobre. « L’idée étant de permettre à l’agriculteur d’effectuer son ensilage avant que nous intervenions » , ajoute-t-elle.
Des travaux en 3 phases De nouvelles fouilles en octobre Pas de pyramide dans le Bocage
Pour l’instant, il ne s’agit que de fouilles préventives. Ce type de travail ne peut en aucun cas stopper le chantier. Les archéologues se contentent de faire des relevés, des photos et enregistrer ce qu’ils appellent d’éventuels « mobiliers archéologiques ». Ensuite, ils auront 2 mois pour clôturer leur dossier et le trans- mettre au service régional, qui lui, pourra juger de l’intérêt des découvertes. « Nous essayons de tout mettre en oeuvre pour ne pas bloquer les chantiers. Si c’est vraiment intéressant c’est le préfet de région qui statuera sur la suite à donner qui peut aller du ’ pas intéressant’ au ’classement historique’, mais je ne pense pas qu’on découvre une pyramide dans le Bocage » , assure l’archéologue Vincent Hincker.
Une belle surprise a tout de même été découverte par les spécialistes. Outre les traces d’anciens chemins creux ou de fossés parcellaires (situés entre d’anciens champs), il s’agit d’un mur qui apparaît clairement au sol. Il semblerait qu’il ne soit pas trop ancien, entre le 16e et le 18e siècle. Il pourrait s’agir des restes d’une habitation ou d’un bâtiment agricole. Autour des pierres, les archéologues ont également trouvé de nombreuses poteries. Elles devraient permettre de dater la découverte. « En tout cas, ce bâtiment ne figure pas dans le cadastre napoléonien » , affirme Julia Gauvin qui reconnaît que ce type de découverte est intéressant mais ne présente pas un caractère particulier pour arrêter le projet routier.
« Le passé ne peut pas empêcher l’avenir » , martèle Vincent Hincker qui tient à rassurer le premier magistrat de Truttemer-le- Grand, qui reste convaincu de l’intérêt de cette nouvelle route. « Pour la sécurité, il faut vraiment que ça se fasse » .
Une belle surprise