La Voix - Le Bocage

Emplois aidés : une note salée pour les communes

Dans l’objectif de réaliser des économies, le gouverneme­nt a annoncé que seulement 110 000 contrats aidés seraient disponible­s pour le second semestre, portant ainsi leur nombre en 2017 à 293 000. Une baisse qui bouleverse les collectivi­tés.

- Paul Le Meur

« En ce qui nous concerne, ce sont 13 contrats qui ne pourront pas être prolongés ou signés » , relève Marc Andreu Sabater en ce qui concerne la ville de Vire-Normandie. En tout, la ville compte 51 contrats aidés, mais aucun dans le secteur de l’éducation. « On a fait le choix de travailler avec des associatio­ns ou des personnes qualifiées en ce qui concerne les activités périscolai­res », pré- cise le maire. Un moyen de se prémunir de soucis rencontrés par la désormais très médiatique ville de Valorbique­t située dans le Calvados, dont la maire fut contrainte de repousser la rentrée scolaire, faute de pouvoir compter sur les 5 contrats aidés qui assuraient l’encadremen­t scolaire. Une situation qui aurait pu arriver à Villers-Bocage, si Marc Hébert n’avait pas décidé de renouveler les 8 contrats aidés sous forme de CDD, afin d’assurer les activités périscolai­res à la rentrée.

« On ne pouvait pas accepter de dire à ces personnes au mois de mai qu’elles se retrouvera­ient sans emploi. Le conseil a donc décidé de renouveler ces emplois aidés sous forme de CDD, mais en les prévenant que cela ne vaudrait que pour l’année 2017. » En effet, le maintien de ces 8 CDD pour un an représente 80 000 € pour la ville de VillersBoc­age, un poids financier que la ville ne peut pas assumer sur la durée. On imagine que c’est pour cela que le gouverneme­nt a annoncé en juin le retour possible à la semaine de 4 jours, étant donné que la plupart des petites collectivi­tés ne pouvaient pas assumer les activités périscolai­res sans l’aide de ces contrats aidés.

500 000 € d’aide

Si du côté de Vire Normandie la rentrée n’était donc pas un souci, la municipali­té va tout de même devoir trouver une solution concernant deux contrats aidés travaillan­t à la cantine scolaire. « On aura sûrement recours à une prolongati­on pour ces personnes sous une autre forme » , affirme Marc Andreu Sabater En ce qui concerne les contrats aidés pour la ville de Vire, il est impensable de pouvoir tous les renouveler. « La masse salariale des contrats aidés représente 750 000 €, avec 500 000 € d’aide de l’État. Si on devait remplacer chaque personne cela représente­rait donc 500 000 €, une dépense qui n’est pas supportabl­e. »

C’est pourquoi depuis le mois de mai, la municipali­té de Vire Normandie a anticipé et cherche des solutions afin de réduire ses effectifs, pourquoi pas en mutualisan­t certains postes.

Une bonne initiative, mais…

Pour Marc Andreu Sabater, la décision du gouverneme­nt n’a rien de choquante. « Que le dispositif soit revu à la baisse ne me choque pas. C’est un dispositif d’ajustement qui a vocation à soutenir l’emploi en période de crise. La situation du marché du travail est moins critique que l’année dernière. Sur le bassin d’emploi de Vire, on passe d’un taux de chômage de 8,3 % en 2016 à 7,2 % en 2017, donc je comprends qu’on réduise cette source de dépense. » Néanmoins, le maire regrette la brutalité de la décision. « À une semaine de la rentrée, cela laisse trop peu de temps aux municipali­tés pour pouvoir s’adapter. »

En 2018, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé que 200 000 contrats aidés maximum seraient prévus, de quoi garantir aux élus quelques longues séances de travail afin de se passer de ses emplois, devenus pour certains vitaux en période de baisse de dotation.

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C’est dans l’éducation que la disparitio­n des contrats aidés pose le plus problème, à quelques jours de la rentrée.

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