Cyril Kerouanton, un métier peut en cacher un autre…
Moniteur de sport à l’IME de Vire, Cyril Kerouanton a plus d’une corde à sa guitare ! Passionné de guitare, qu’il commence à l’adolescence, il découvre le monde de la lutherie quelques années plus tard et se forme aux côtés de deux luthiers : « La passion de la lutherie est en lien avec la musique, l’envie d’avoir de bons instruments. J’ai eu la chance de pouvoir bénéficier des connaissances de deux très bons luthiers, ils m’ont enseigné l’exigence. La guitare est un instrument qu’il est possible de construire soi- même » , souligne le luthier. Alors, il y a maintenant une dizaine d’années, régulièrement, il se rend chez Gérard Audirac, dans l’Yonne où il se perfectionne petit à petit dans la fabrication de guitares classiques.
L’amour du bois
« Ça m’a encore plus motivé à travailler le bois » , ajoute Cyril Kerouanton qui décide alors de se former : il obtient son CAP d’ébéniste puis le Brevet des Métiers d’Art (BMA) il y a un an. « Il y a plein de techniques qui peuvent se retrouver dans la lutherie comme les filets, les colles, les vernis, il y a des savoir-faire transposables. »
La création et l’exigence
Cet esthète des beaux sons, aime avant tout « créer un ins- trument dont quelqu’un va pouvoir se servir pour créer de l’émotion. C’est ça qui m’anime. »
Environ 250 heures sont nécessaires pour créer une guitare classique, d’où le prix qui peut sembler élevé (environ 3 500 € minimum pour une guitare de lutherie) : « Ce sont des instruments utilisés par des concertistes, il faut compter le temps de fabrication et le coût des matériaux. J’utilise des bois nobles, comme l’ébène, l’épicéa, l’ivoire, ça coûte cher. »
Et pour chaque guitare fabriquée, la même exigence : « Une accumulation de petites erreurs aura des conséquences sur le son. J’ai toujours en tête cette exigence de travail » , affirme le luthier qui n’envisage pas qu’un tel savoir-faire, « inégalable » , puisse se perdre. « Jamais une manufacture ne pourra faire un travail équivalent au luthier. »
Dépôt-vente
Depuis un an, en annexe de son activité de luthier, Cyril Kerouanton a développé une activité de dépôt-vente de guitares de haut de gamme « voire de très haut de gamme » . « C’est une sorte de salon d’essai permanent : ça permet d’essayer la guitare et de partir avec celle qui nous plaît car souvent les gens achètent une guitare chère, mais seulement sur sa réputation mais sans l’essayer vraiment. Là, ils peuvent rester l’après-midi entier s’ils le veulent, il n’y a pas de mauvaises surprises : c’est l’occasion d’échanger, de boire un café, et s’ils n’achètent rien tant pis, on aura quand même passé un bon moment et c’est ça que j’aime aussi » , sourit Cyril.
Une quinzaine de guitares classiques, neuves ou d’occasion, sont proposées, uniquement sur rendez-vous. Et on vient parfois de loin pour tester les précieux instruments : « Le réseau s’est créé de façon assez naturelle, les musiciens du grand Ouest savent que j’ai des guitares de bonne qualité. J’ai même eu des acheteurs de Marseille, Bordeaux, de la Belgique et même d’Israël ! »
CONTACT
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