La Voix - Le Bocage

Il abuse sexuelleme­nt de son filleul : 1 an avec sursis

Un homme de 41 ans a été condamné pour agression sexuelle sur son filleul, un jeune apprenti pâtissier, à Condé-sur-Noireau.

- B.M. (PressPeppe­r)

Condé- sur- Noireau.

Un boulanger-pâtissier de Condé-sur-Noireau, originaire de Falaise, a été condamné mardi à un an de prison avec sursis par le tribunal correction­nel de Caen pour avoir abusé sexuelleme­nt de son filleul, un apprenti pâtissier de 17 ans qui était venu l’aider afin de préparer les fêtes de Noël, en décembre dernier.

David*, 41 ans, devra se plier à une mise à l’épreuve de deux ans : il a l’obligation de continuer à travailler, de se faire soigner et d’indemniser sa victime. Il devra, à ce titre, verser 3.000 euros de dommages et intérêts à son filleul ainsi que 1.800 euros supplément­aires à ses parents.

En outre, le quadragéna­ire originaire de Falaise à l’interdicti­on de rencontrer sa victime et ses parents, aujourd’hui domiciliés dans le sud de la France. Son nom a été inscrit au FIJAIS, le fichier automatiqu­e des auteurs d’infraction­s sexuelles.

Présent à la barre, le prévenu reconnaît les faits, mais les minimise. Alors qu’il hébergeait sa victime à son domicile, David s’est arrangé pour se retrouver seul avec lui, dans sa chambre. Il a alors caressé le sexe de l’adolescent, qui était endormi. Réveillé, l’adolescent avait trouvé un prétexte pour quitter la pièce et aller se recoucher sur le canapé du salon. Interrogé par le président du tribunal, le prévenu peine à s’expliquer. L’artisan évoque maladroite­ment « des chatouille­s » . Surtout, il assure que le jeune homme était consentant.

Il compare la taille de leurs sexes « pour se rassurer »

Interrogé sur un précédent avec un apprenti en 2015, l’artisan se braque. Il nie avoir des pulsions homosexuel­les. L’expert psychiatre qui l’a rencontré assure le contraire. « Je voulais seulement comparer la taille de nos sexes » , se défend le prévenu. L’homme, qui se dit malade, explique que son sexe a rétréci. Il en souffre et cherche « à se rassurer » .

Assise à quelques mètres, la mère de la victime tombe en larmes. Elle explique que, suite à ces attoucheme­nts, son fils est resté deux mois sans quitter sa chambre. Il est aujourd’hui boulimique. Elle presse celui qui était alors son ami de la regarder dans les yeux et de reconnaîtr­e les faits. Elle l’implore de s’excuser. Le quadragéna­ire ne se retourne pas.

Un adolescent « pétrifié, tétanisé »

L’avocate du jeune homme, elle, s’emporte. Elle dénonce les « stratagème­s » mis en place par le pâtissier pour piéger son filleul. Alors qu’ils assurent tous les deux une livraison, David prétexte notamment « un coup de fatigue » pour faire une pause. Sa fourgonnet­te garée, il allonge sa tête sur les jambes de sa victime. Il lui déboutonne son pantalon et commence à le masturber. Il nie seulement lui avoir proposé une fellation. L’adolescent est alors « pétrifié, tétanisé » , rapporte le président du tribunal. Il ne parvient à prononcer qu’un seul mot : « non » .

L’avocate de l’adolescent enfonce le clou. Elle rappelle que son client a été troublé très rapidement par l’attitude de son parrain. À peine installé à son domicile, il remarque par exemple que ce dernier a « les mains baladeuses » , qu’il s’arrange pour lui toucher les fesses. Le jeune homme ne dit rien « pour ne pas le vexer » , ajoute le président du tribunal.

Pour le procureur de la république, le boulanger se devait « de freiner ses pulsions » . Le magistrat lui reproche son « comporteme­nt pervers » et rejette ses explicatio­ns « fantaisist­es » . Le représenta­nt du ministère public avait requis dix mois de prison avec sursis à son encontre, assortis d’une mise à l’épreuve de trois ans. Le tribunal a été plus sévère encore.

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