La Voix - Le Bocage

Traquenard : la fausse prostituée volait ses clients

Deux jeunes gens ont été condamnés à des peines de prison ferme lundi 4 septembre, par le tribunal de Coutances pour avoir détroussé deux hommes, attirés dans un traquenard au coeur du Bocage, à Chaulieu.

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Une dette de stupéfiant­s et l’emprise d’un dealer ont amené une jeune femme et son ancien compagnon à commettre des actes graves, qui leur ont valu une comparutio­n immédiate devant le tribunal de Coutances lundi 4 septembre 2017.

Le même scénario s’est déroulé à deux reprises la semaine précédente, mercredi et jeudi soir, sur un parking de Chaulieu, une commune près de Sourdeval.

Armés d’un pistolet factice et d’une machette

Via des sites d’annonces de prostituti­on, une jeune femme donne des rendez-vous à des clients. Elle monte dans la voiture du client, prend les clés et ressort vite en appelant son complice : « C’est bon, il est tout seul. »

Deux hommes sortent alors du bois voisin, le visage dissimulé par des cagoules et armés d’un pistolet factice et d’une machette. Ils exigent l’argent de la victime. 50 € un soir, 120 € le lendemain.

Sauf que la jeune femme avait donné ses coordonnée­s et son numéro de portable pour fixer les rendez-vous, les gendarmes n’ont donc pas eu de mal à l’identifier et à l’arrêter. Et elle a spontanéme­nt communiqué l’identité de son complice, son compagnon et père de son enfant, dont elle s’est séparée récemment.

« On n’avait rien à manger »

Détenus depuis samedi, les prévenus ont comparu sous escorte, reconnaiss­ant les faits.

La jeune femme explique que son fournisseu­r de « shit » l’a obligée à se prostituer et commettre ce braquage.

Il m’a mis la pression et a menacé ma famille, je n’avais pas le choix !

Il lui a ainsi demandé d’aller chercher son ancien compagnon, qui a accepté de rendre ce service.

Les deux ne connaissen­t de ce dealer qu’un prénom et un numéro de téléphone. L’un et l’autre justifiant leurs actes par la misère économique : « On n’avait rien à manger. » Leur part du butin a été utilisée pour acheter de la nourriture et des couches pour leur enfant.

Des peines de prison ferme

Mais le procureur n’admet pas cet argument de la nécessité :

Quand on n’a pas d’argent pour manger, on n’achète ni copie d’armes, ni cannabis.

Il insiste ensuite sur l’extrême gravité des faits et requiert des peines de prison ferme.

Le tribunal a finalement condamné le jeune homme de 27 ans, demeurant dans l’Orne, et dont le casier judiciaire compte 11 mentions, à une peine de 3 ans de prison, dont 18 mois avec sursis.

De son côté, sa compagne, 24 ans, qui habite à Vengeons, jamais condamnée, écope d’une peine de 18 mois de prison, dont 15 avec sursis.

Ils devront en outre travailler, ou suivre une formation, et soigner leur addiction au cannabis. Ils ont été emmenés en prison dès la fin de l’audience.

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