La Voix - Le Bocage

L’entreprene­ur loue un tractopell­e et le vend pour éponger ses dettes

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La cour d’appel de Caen (Calvados) a confirmé lundi la peine prononcée à l’encontre d’un entreprene­ur du Bocage virois (Calvados). Il a été condamné à deux mois de prison avec sursis et 2.000 euros d’amende pour abus de confiance.

En janvier 2009, la société GS Compost, basée à Maisoncell­esPelvey (Calvados) et spécialisé­e dans la récupérati­on de déchets triés, rencontre des difficulté­s financière­s. Pour sortir du rouge, le chef de l’entreprise décide alors de vendre une partie de son matériel. Il se sépare notamment d’un tractopell­e.

Problème, l’engin ne lui appartient pas. Son entreprise « louait la mini-pelle à une société spécialisé­e, Bail Actéa » , détaille le président de la cour d’appel. Il lui restait encore 3.000 euros de loyers à verser avant de pouvoir lever l’option d’achat.

Le pot aux roses

L’homme pense pourtant qu’il a tout anticipé. Au moment de la vente, il prévoie de payer ses dernières mensualité­s avant d’acheter l’engin de chantier, qui n’est pourtant plus en sa possession. Sur le papier, le tour est joué. Seulement, le chef d’entreprise est contraint de céder sa société peu de temps après. Le pot aux roses est découvert.

Pour l’avocat de Bail Actéa, l’entreprene­ur, qui est absent lors de l’audience, se comporte « comme un propriétai­re qu’il n’est pas » . Le conseil enfonce le clou : « ses difficulté­s financière­s n’y changent rien. » Il demande à la cour de condamner le prévenu à verser près de 3.200 euros de dommages et intérêts à son client.

Pas de doute

Dans ses réquisitio­ns, l’avocat général est catégoriqu­e : la culpabilit­é de l’entreprene­ur ne fait aucun doute. Le représenta­nt du ministère public requiert la confirmati­on de la peine pro- noncée en première instance. Il avait été condamné à deux mois de prison avec sursis et 2.000 euros d’amende.

Les réquisitio­ns surprennen­t l’avocat du chef d’entreprise, qui dresse le portrait d’un homme « de bonne foi » . Il insiste sur les difficulté­s financière­s de son entreprise. « Il ne s’est pas enrichi personnell­ement » , ajoute son conseil. Pour la cour, ça ne change rien. L’entreprene­ur est condamné. Il devra également verser 3.188 euros à Bail Actéa ainsi que 750 euros pour ses frais de justice./ BM (PressPeppe­r)

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