Il jette son ex-compagne contre un mur avant d’essayer de l’étrangler
Vire.
Un homme de 24 ans a été condamné mardi à cinq mois de prison par le tribunal correctionnel de Caen (Calvados). Originaire de Bernay (Eure), il a agressé son excompagne, dimanche 10 septembre, après l’avoir menacée de mort, chez elle à Vire (Calvados).
Jugé en comparution immédiate, Romain Lecouteux semble tendu, nerveux, quand il se présente dans le box, entouré par deux gendarmes. Il vient de passer quarante heures en garde à vue. Le prévenu est soupçonné d’avoir frappé sa compagne, de l’avoir étranglée et jetée contre un mur, après une dispute. L’aide-soignante rentrait de son travail, à Saint-Lô (Manche).
Témoins de la scène, ce sont des voisins qui ont prévenu les gendarmes. « L’un deux a même pensé que vous alliez poussé votre compagne par le balcon » , détaille le président du tribunal. Quand ils arrivent sur place, les militaires assistent à la rixe. Le prévenu est ivre. Il a vidé une demi-bouteille de Vodka.
« Un mensonge »
Très agité, Romain Lecouteux s’emporte et coupe sèchement le magistrat : « c’est un mensonge ! Ça fait deux ans que je ne la vois plus. Je m’en fous mais je ne reste pas là. Ramenez-moi en prison ! » , s’exclame l’intéressé. Rapidement, la relation qui lie le prévenu et sa victime pose problème. Si l’aidesoignante assure vivre avec son agresseur, lui affirme le contraire et certifie habiter à Bernay chez sa nouvelle compagne, présente dans la salle.
Le soir des faits, il explique être venu à Vire pour récupérer des documents à lui que l’aide-soignante avait conservé. Le prévenu est-il victime d’une ex-concubine manipulatrice ? Le procureur en doute. La version de la jeune femme colle aux témoignages de ses voisins. Surtout, elle ne charge pas son agresseur. Au contraire, « elle n’exagère pas et qualifie ellemême ses blessures de superficielles » , constate le magistrat. Il requiert six mois de prison à l’encontre de Romain Lecouteux et 250 euros d’amende.
Son avocat est moins catégorique. Selon Joffrey Le Ruyet, les témoignages des voisins divergent. Surtout, si la victime dit avoir été étranglée et giflée, l’avocat note l’absence de traces de coups sur son visage. Les faits « sont beaucoup plus compliqués qu’il n’y parait » , résume l’avocat. Le doute doit profiter à son client : il plaide pour une peine de prison avec sursis.
Il repart en prison
Dans ce dossier, « la vérité est trouble » , admet le président du tribunal. Il semble évident que le prévenu n’habite plus à Vire, chez son ex-compagne. « Quand je l’ai quittée, elle m’a promis de m’envoyer en prison » , insiste-t-il. Le magistrat pointe du doigt le comportement « ambivalent et provocateur » de la victime.
Seulement, les violences sont évidentes. Romain Lecouteux est condamné à cinq mois de prison et 150 euros d’amende. Il lui est interdit de se présenter à Vire pendant cinq ans. Le prévenu repart directement en prison.