Le collège a 20 jours pour INITIATIVE. consommer son boeuf normand
Ils ont chaussé les bottes. Jeudi 7 septembre, quelques membres du collège Anne-Frank étaient Saint-Martin-desBesaces pour rencontrer celui qui finira bientôt dans l’assiette des élèves. Acheté sur pied, le boeuf sera servi à la cantine dès jeudi 21 septembre.
Vassy.
Si plusieurs établissements ont déjà tenté l’aventure, l’initiative reste insolite.
Jeudi 7 septembre, quelques membres du collège AnneFrank, de Vassy, se sont rendus à Saint- Martin- des- Besaces, chaussés de bottes, pour rencontrer celui qui finira bientôt dans l’assiette des élèves. « Cela entre dans notre démarche de favorisation des circuits courts et développement durable » , explique Catherine Vieceli, adjoint gestionnaire de l’établissement labellisé, depuis juin, éco-collège. Parmi les axes de travail, le tri des déchets, le gaspillage alimentaire mais également l’éducation à l’alimentation.
Bourguignon, steaks, rôti, pot-au-feu…
De race normande comme le souhaitaient les représentants du collège, le boeuf d’environ 400 kg a été élevé à Courson. « C’est une bête qui est à 25 km d’ici. Pour le coup, on peut vraiment dire que c’est du champ à l’assiette » , s’enthousiasme Noémie Anger, responsable de cuisine, impatiente de pouvoir bientôt cuisiner ces bons produits. « Ils vont nous être livrés jeudi 21 septembre, en pièces. Nous servirons aux élèves du bourguignon, des steaks, du rôti de boeuf, du pot-au-feu… Avec ce temps, ce sera parfait ! »
Partie en maturation pour 10 jours, à Saint- Martin- desBesaces, la viande livrée sous vide devra être consommée dans les 20 jours. Un défi qui devrait être facilement relevé par cette cuisine qui prépare et qui sert chaque jour environ 260 repas. En cuisine, ils sont trois, aidés au quotidien par deux plongeuses.
100 % local
Les collégiens pourront apprécier le goût de ce produit 100 % local dès jeudi 21 septembre. Exit les frites ! « Au menu : steak et poêlée de légumes frais » , annonce Noémie Anger.
« Pour l’heure, nous découvrons le fonctionnement de l’entreprise Socodn. Si on voit que cela fonctionne bien budgétairement et si cela plaît aux élèves » , tem- père Catherine Vieceli qui sait que cette viande ne se révélera « pas forcément plus chère » . « La question était plus : avec le nombre de repas servis et la date limite de consommation, est-ce que la quantité peut passer ? » Car pas question de gaspiller !
Habituellement, la cuisine s’approvisionne auprès de La Chaiseronne, une entreprise en boucherie charcuterie basée à Brécey. « On continue de travailler avec eux » , insistent les deux femmes. « Cette initiative n’a rien à voir avec la qualité. Seulement, cela entrait dans notre démarche de développement durable. »
Déjà, elles pensent à demain. « Nous achèterons peut-être une seconde bête en janvier. » Et pourquoi pas, un jour, un porc et idéalement né et élevé à Valdallière, en bio ou en agriculture raisonnée. Seule contrainte, outre les normes, les budgets. « Le prix du ticket est fixé par le Département. C’est serré mais cela nous laisse une marge de manoeuvre pour faire toujours mieux » , sait Catherine Vieceli.
Dans cette optique, chaque mois, des professeurs, la direction, la cuisine mais aussi des élèves se regroupent en commission pour aborder la question des menus. « Cela crée une relation avec les collégiens et participe à leur éducation à l’alimentation. On leur explique pourquoi il faut manger des crudités, pourquoi on ne peut pas faire des frites tous les jours… » énumère Catherine Vieceli complété par la responsable de cuisine : « Ils nous surprennent souvent. La choucroute, le cassoulet, ils ont adoré » , sourit Noémie Anger. « Lors des repas à thèmes, ils s’investissent beaucoup. » Fort à parier que cette nouvelle initiative devrait trouver son public.