Deux ans dans la perle des Antilles
En mai 2015, Xavier De Panthon, professeur à la retraite du conservatoire de Vire, décide de partir en Haïti pour un voyage de deux ans. De retour, il raconte ses deux ans passés sur cette île de l’Atlantique.
Un voyage que Xavier De Panthon avait longuement préparé, après en avoir eu l’idée en 2010, suite au tremblement de terre qui avait causé la mort de 300 000 personnes. « J’avais aidé par des concerts l’école de musique de Jacmel, en récoltant du matériel et des instruments. Je savais déjà que c’est là que je souhaitais me rendre. » L’ancien professeur prend donc contact avec une association, la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC), seul moyen pour lui de conserver les avantages sociaux français.
En mai 2015, Xavier De Panthon prend donc le départ pour Jacmel, capitale du département sud-est. Une fois arrivé sur place, le musicien se rend à l’école de musique où il occupera le poste de professeur de cuivre. « J’avais aussi un rôle de conseil auprès des professeurs locaux, car la plupart d’entre eux sont formés sur le terrain. En parallèle, on m’avait proposé le poste de directeur de l’école de musique, que j’ai accepté après réflexion en octobre 2015. »
La musique comme lien
Si Haïti est un territoire marqué, avec 78 % des gens pauvres ou très pauvres, la musique joue un vrai rôle au sein de la communauté. « Là-bas, on retrouve tous les instruments possibles. De plus, la ville est très bien dotée en école de musique avec 7 écoles de la taille du conservatoire de Caen pour 200 000 habitants. » Au cours de son séjour, Xavier De Panthon a eu l’occasion de diriger plusieurs orchestres symphoniques et harmoniques, mais aussi à rassembler plusieurs chorales d’églises sous une même bannière. « Ils avaient tous l’habitude de travailler seul, et de ne jamais se rassembler. Une fois le concert passé, ils étaient tous très heureux et comptent recommencer. »
Son premier ouragan
Si la France est actuellement sous le choc de l’ouragan Irma, Xavier de Panthon a connu l’ouragan Matthew, un mauvais souvenir pour ce dernier. « Dans ces moments-là, on ne sait pas comment réagir. Heureusement on suit les habitants qui connaissent ce genre d’épisode climatique. » Si Jacmel fut épargné par rapport aux autres territoires, Xavier De Panthon fut quand même marqué par la violence de l’ouragan, et ses ravages sur les départements voisins. « J’ai vu des terres détruites à 80 %, des routes impraticables, des villes coupées. »
Un épisode qui ne décide pas le Français à regagner sa Normandie, puisque c’est en juin 2017 que le Virois décide de rentrer en France. « J’avais besoin de faire un bilan santé, aller voir le dentiste. » Un repos bien mérité, même si le Virois compte bien retrouver Jacmel en 2019, pour passer à nouveau deux ans sur la perle des Antilles.