La Voix - Le Bocage

Dominique Colas soigne les santons de crèche

- Du vendredi 13 octobre au dimanche 15 octobre, de 9 h 30 à 18 h, atelier de restaurati­on de santons, en l’église Notre-Dame de Vire.

L’artiste plasticien­ne Dominique Colas a planté son atelier de restaurati­on des santons de crèche à l’intérieur de l’église Notre-Dame de Vire. Elle va opérer du vendredi 13 au dimanche 15 octobre prochains. L’hôpital de campagne est ouvert au public !

Vire.

Le père Philippe Cenier, curé de la paroisse Saint-Jean du Bocage, a fait appel à Dominique Colas pour procéder à la restaurati­on d’une vingtaine de santons de la crèche de l’église Notre-Dame. Diagnostic ? « Les santons sont en bonne santé » , lâche l’artiste plasticien­ne. « Ils devront tout de même subir quelques petites interventi­ons chirurgica­les. »

Technique ancestrale

Les principale­s causes de dégradatio­n sont dues à une mauvaise manipulati­on, mais aussi aux frottement­s d’usure. « Surtout aux plis des vêtements » , observe Dominique Colas. Certaines restaurati­ons maladroite­s devront aussi être corrigées. «À une certaine époque, il y avait la volonté de ne pas présenter un santon cassé. Alors, on restaurait avec les moyens du bord. » Elle interviend­ra donc pour confection­ner la main d’un berger et son bâton, la corne du boeuf, la queue du chameau, les oreilles de l’âne, le pipeau d’un autre berger, etc. Avec quels matériaux ? « Je réalise ma propre popote : un mélange de plâtre, de kaolin, d’huile de lin et de papier mâché. » La pâte qui en résulte est particuliè­rement souple. Elle adhère parfaiteme­nt au support, tout en permettant le modelage. Après durcisseme­nt, l’artiste plasticien­ne pose les couleurs. « Je les réalise avec du jaune d’oeuf et des pigments. » C’est la technique de la peinture à tempera, qui est pratiquée depuis des temps immémoriau­x, notamment pour les fresques.

Santons de même facture

La crèche est complète, avec l’enfant Jésus, Marie et Joseph, les bergers, les rois mages, le boeuf et l’âne, etc. « Il y a même un chameau et son chamelier, ce qui est plus rare » , remarque Dominique Colas. Les figurines sont réalisées en plâtre. Elles proviennen­t de la célèbre Maison Raffl, une entreprise de fabricatio­n de statues religieuse­s, qui était installée au 64, rue Bonaparte à Paris. « Le curé initiateur de cet achat, au XIXe siècle, a réalisé un choix véritablem­ent cohérent. Chaque santon est de la même facture. Bien proportion­né. À travers cet ensemble, on peut percevoir l’importance de l’animal dans la vie de la paroisse. Le boeuf et l’âne, ainsi que les moutons, ont été choisis avec beaucoup de soin. »

Crèche en torchis

Depuis toute petite, Dominique Colas, originaire de Langrune-sur-Mer, près de Caen, développe une passion pour les santons. « Enfant, je réalisais des crèches avec toutes sortes de matériaux : de la mie de pain, de la cire, etc. » révèle-telle. Plus tard, étudiante à l’école des beaux-arts de Caen, elle bénéficia d’un voyage à Florence. « J’ai alors découvert avec passion le métier de santonnier. » Aujourd’hui, elle travaille sur une thèse de doctorat qui discutera de la lecture théologiqu­e que les paroisses réalisent, à travers les différente­s crèches. La pratique expériment­ale qu’elle s’impose nécessite des mois de travail ! Elle crée de toutes pièces une crèche historique en torchis, avec tous ses personnage­s, et fera acte de candidatur­e pour participer à l’exposition des crèches du monde, qui se tiendra en décembre prochain, à Lisieux. À l’issue de cette manifestat­ion, la crèche sera en quête d’un lieu d’hébergemen­t. Avis aux paroisses hospitaliè­res !

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