Les ombres réelles et les clartés fragiles de Martine Le Cornec
La genèse des oeuvres renvoie à un Haïku d’un poète japonais du XIXe siècle. « Nous marchons en ce monde sur le toit de l’enfer, en regardant les fleurs. »
Certaines des peintures à l’huile de Martine Le Cornec sont composées d’un subtil jeu d’équilibre entre l’ombre et la lumière d’où surgissent des silhouettes spectrales, emprunts d’une gravité noble. Parfois inquiétante.
Une fidélité à la combinaison du noir et du blanc qui a permis à Martine Le Cornec de participer d’une manière inédite à l’exposition organisée par l’association Le mois de la photographie, présidée par Alain Jarocinski, à la chapelle du musée, en mars 2016. Sous le titre « Traits » , elle y exposait une trentaine de dessins. « L’encre, le crayon et l’eau glissent sur le papier. Le dessin y apparaît vite, telle une photo » , expliquait-elle.
L’art du trait…
On en revient à la peinture japonaise, « qui est fondamentalement l’art du trait » . Dans cette exposition, présentée dans les galeries du théâtre, Martine le Cornec y développe justement sa maîtrise du tracé, constitué de lignes essentielle- ment rythmiques. Sans travail préparatoire. « D’abord, un dessin, très rapide. À l’encre de chine, avec un pinceau. Puis, la plante et son ombre portée. Clic-clac, la photo est prise ! »
C’est une mise en scène improvisée, un dialogue entre une réalité et la fiction du dessin. Sans oublier l’ombre portée, aussi éphémère qu’une représentation théâtrale. Et la place du spectateur, dont, souvent, le reflet hante le tableau.
Lors du vernissage, qui a eu lieu vendredi dernier, Pascal Binet, adjoint à la culture, a rappelé que Martine Le Cornec était la petite-fille de Jean Etienne le Cornec, codirecteur du journal « Le Bocage » dans les années 1930. Il a créé le journal « La Voix du Bocage » en 1944. Il est également le fondateur de l’association « Les arts virois », en 1954. Martine Le Cornec est aussi la petite-fille d’Irène le Cornec, écrivaine et poète, « qui était l’amie de la grande Colette » . « Belle soeur de Michel Drucker, elle est la mère de Léa Drucker, actrice qui a été applaudie ici sur la scène du Préau, le 7 septembre 2013, dans Blackbird, de David Harrower, avec Maurice Bénichou. »