Une journée pour les aidants, ces soignants de l’ombre
Ce sont des parents, des amis, des enfants. Leur point commun, aider une personne de leur entourage atteint d’une maladie. Vendredi 6 octobre, ils étaient invités à la salle des fêtes d’Aunaysur-Odon afin d’obtenir de l’aide et des réponses pour ce travail pas comme les autres.
Aunay-sur- Odon.
Ce sont les CLIC (Centres locaux d’information et de coordination gérontologique) du Bocage et du Bessin qui sont l’origine de ce rassemblement. « On est accompagné par une vingtaine d’associations dans l’organisation afin de proposer un temps dédié aux aidants. L’objectif étant que les visiteurs se reconnaissent en tant qu’aidants et de saisir les dispositifs qui s’adressent à eux » , explique Séverine Adam, l’une des organisatrices.
La réunion a commencé par la lecture de témoignages par Marie- Solène Pautrel, bibliothécaire aux Monts- d’Aunay. Le but, servir de support à une démonstration faite par deux psychologues du centre hospitalier d’Aunay-sur-Odon, Françoise Joyeux et Pamella Osouf. « Devenir aidant n’est pas toujours un choix, c’est souvent une obligation » , a exposé dès le départ Françoise Joyeux. Par des chiffres et des études, les deux psychologues cherchent à faire prendre conscience aux aidants qu’il ne faut pas minimiser la fatigue, et que les relations entre aidants et patients peuvent être le fruit de souffrances. « Quand on regarde la typologie des aidants, on en a qui retire une gratification, et d’autres qui au contraire n’en retire rien de positif d’un point de vue personnel. Ce sont souvent des personnes en quête d’une reconnaissance qu’elles n’obtiennent pas. »
Parmi les principales répercussions négatives, des risques psychologiques comme la dépression, l’anxiété, ou encore le stress chronique. « Dans les groupes de paroles d’aidants, on a souvent un fort sentiment de culpabilité. On entend souvent ’ ce n’est pas moi le malade, je n’ai pas besoin d’aide’ » , raconte Pamella Osouf.
Des situations qui suscitent des réactions de la part des personnes venues assister à la rencontre. Parmi eux, Agnès Szymanski s’occupe de sa mère, et connaît bien ce sentiment de culpabilité. « On se sent responsable de la personne. J’ai du mal à partir ou à prendre du temps pour moi. Cette année je ne suis parti que 3 jours en vacances, et je n’avais pas l’esprit tranquille. » Autre souci relevé par Agnès, le manque de formations des professionnels et un roulement trop important. « Elle voit passer parfois 6 personnes différentes par semaines, elle le vit mal. »
Des dispositifs d’accompagnement
Et c’est à cause de ce sentiment de culpabilité que certains aidants se retrouvent en mauvaise santé physique et psychique, expliquant ainsi la présence de plusieurs associations à la salle des fêtes. En effet, les associations et le groupement hospitalier de Bayeux- Aunay étaient là pour présenter des solutions afin que les aidants prennent du temps pour eux, comme des après-midi de loisirs organisés pour eux, mais aussi des solutions pour pouvoir prendre un congé comme des hospitalisations de répits. À la fin de la présentation, les aidants pouvaient donc se diriger vers les associations, afin de découvrir les solutions pour se faire aider à leur tour.
Des répercussions négatives