La Voix - Le Bocage

La vente à domicile recrute

Concept importé des États-Unis, la vente à domicile a le vent en poupe ! Plébiscité par un public de plus en plus jeune, le « shopping à la maison » ne cesse d’attirer à lui de nouveaux adeptes. Mais, paradoxale­ment, le secteur peine à recruter…

- Laura Baudier

On connaissai­t les célèbres réunions Tupperware. Aujourd’hui on trouve à peu près tout dans la vente à domicile ( lingerie, bonbons, produits d’entretien, cosmétique­s, jouets, bijoux ou encore sex toys). Encadrée par la charte de la vente à domicile, la vente directe, qui est aujourd’hui la 3eme voie de la distributi­on à côté de la vente en magasin et de la vente par correspond­ance et à distance, ne cesse d’augmenter son chiffre d’affaires. En 2016, le secteur de la vente directe a généré un chiffre d’affaires de près de 4,280 milliards d’euros en France. Quelque 640 000 personnes travaillen­t aujourd’hui dans ce secteur, auxquels s’ajoutent 63 000 emplois indirects dans les fonctions supports, la recherche et le développem­ent, la production et la sous-traitance.

Pour Astrid Philippe, la vente à domicile est bien plus qu’un job : c’est un vrai métier et surtout une réelle passion. Cette Viroise, aujourd’hui dépositair­e de la marque helvétique Just sur l’ensemble de l’ex basseNorma­ndie (plus l’Eure), vit son métier à 300 % ! Après avoir travaillé dans la finance puis tenu un magasin de loisirs créatifs à Vire, elle décide en 2009 de se lancer dans la vente à domicile (VAD). « J’avais envie de m’occuper de mes enfants tout en travaillan­t » , explique-t-elle. Un équilibre que lui permet la VAD : « Le principal avantage est de pouvoir organiser son temps et de gérer ses revenus : je travaille quand je veux. »

Tout d’abord conseillèr­e, Astrid Philippe grimpe très vite les échelons de l’entreprise suisse puisque seulement six mois après son arrivée elle devient animatrice. « L’animatrice gère ses clients ainsi qu’un groupe de conseillèr­es » , explique Astrid Philippe. En 2012, elle devient partenaire de la marque. Elle gère aujourd’hui une équipe de 43 conseillèr­es, âgées de 21 à 72 ans, et d’une animatrice. « Il y a des possibilit­és de progresser rapidement » , avoue cette passionnée qui « gère tout » , des stocks et des promotions en passant par la formation des conseillèr­es.

Un recrutemen­t difficile

« Le recrutemen­t est un gros problème : il faudrait qu’on soit trois fois plus que ce qu’on est aujourd’hui mais on n’arrive pas à recruter. » Et pourtant, côté clients, la demande est de plus en plus forte : « Les gens sont contents qu’on aille chez eux, qu’on leur apporte un conseil personnali­sé » , explique cette maman de deux enfants.

Le statut représente sans doute le plus grand frein : si les conseillèr­es cotisent pour la sécurité sociale, elles ne sont toutefois pas considérée­s comme salariées. Ce qui est un avantage pour l’une, peut représente­r une crainte pour l’autre. « Le vendeur à domicile est indépendan­t, il ne devient salarié qu’à partir d’un certain montant » , explique Astrid Philippe. « On n’impose à rien, c’est un contrat à temps choisi » , ajoute Astrid qui met en garde contre les systèmes pyramidaux et les arnaques qui peuvent aussi exister dans la VAD. « Si on vous demande d’acheter du stock, il faut faire attention… Depuis quand on paye pour travailler ! »

Chez Just, les conseillèr­es sont payées à la commission à hauteur de 30 % de ce qu’elles vendent. En d’autres termes, si une conseillèr­e fait une vente à 1 000 €, elle gagnera 300 €. « En 2 h, c’est possible » , selon Astrid Philipe. « Il faut être un peu commercial­e c’est sûr » , ajoute-t-elle.

Et les hommes ?

Les hommes ne sont pas légion dans la VAD bien « qu’un quart d’hôtes soient des hommes et que je m’apprête à recruter un homme » , confie Astrid. « C’est parfois un peu plus délicat de se confier à un homme » , ajoute-t-elle. Longtemps réservées à une clientèle plutôt féminine, les réunions « shopping » intéressen­t de plus en plus la gent masculine : « Nous avons une gamme pour hommes, depuis 5-6 ans environ les jeunes hommes s’intéressen­t de plus à plus à leur santé. Et dans 100 % des cas lorsque nous nous rendons chez une femme, son mari est là ! » , sourit Astrid.

Le défi de demain de la vente à domicile sera celui des délais de livraison des produits : « Il faut être vigilant je pense… Il ne faudrait pas rater le coche, les gens veulent avoir le produit très vite… »

« Organiser son temps »

 ?? , souligne Astrid Philippe. ?? « J’ai envie que mes clientes se sentent bien. On ressent du bonheur quand on rend service, on fait partie du maillage social »
, souligne Astrid Philippe. « J’ai envie que mes clientes se sentent bien. On ressent du bonheur quand on rend service, on fait partie du maillage social »

Newspapers in French

Newspapers from France