Un difficile accès aux soins dans le Bocage
Surtout lorsqu’on est en difficultés financières… La précarité est aujourd’hui devenue un frein à l’accessibilité aux soins. Et le Bocage n’échappe pas à ce constat…
À l’initiative du Département du Calvados, en lien avec l’Irsa (l’institut inter-régional pour la santé) et la CPAM (Caisse primaire d’assurance maladie), une journée de sensibilisation à la santé pour les bénéficiaires du RSA (revenu de solidarité active) était organisée mardi 17 octobre dans les locaux de l’entreprise de réinsertion viroise Rivières et Bocages.
En France, quelque 1,82 million de foyers touchent le RSA (chiffre de mars 2017). Dans le Calvados, 14 980 personnes étaient allocataires de ce revenu solidaire au 31 décembre 2016, soit 500 de moins qu’à l’été 2016. « Le RSA se stabilise depuis deux ans dans le Département : les dispositifs mis en place depuis 2015 ont permis à 1 000 personnes (sur 1 487 personnes suivies) d’en sortir. 40 % ont retrouvé un emploi ou sont entrés en formation. Le Département a fait le choix d’investir dans des mesures d’accompagnement afin de lever les freins périphériques à l’emploi et d’aller vers un emploi plus durable » , explique Stéphanie Peronne, animatrice locale d’insertion pour le Département pour la circonscription de Vire.
Cette année, le Département consacre près de 100 millions d’euros à l’insertion (paiement de l’allocation et dépenses liées à l’insertion).
Dans le Bocage, quelque 926 personnes bénéficient du RSA dont 43 % ont entre 25 et 39 ans.
Bien souvent, les soins ne sont pas la priorité de ce public : « On ne va pas prioritairement se faire soigner lorsqu’on n’a pas de moyens financiers » , explique Stéphanie Peronne. « La Santé, ce n’est pas simple » , ajoute-t-elle. L’autre problème est la méconnaissance des dispositifs et aides existants : CMU (couverture maladie universelle), aides à la complémentaire santé, aides exceptionnelles, etc. « L’objectif de cette journée est de permettre d’opérer un bilan de santé très complet et d’informer les personnes des ressources auxquelles elles peuvent prétendre » , ajoute l’animatrice.
Pour des raisons financières le plus souvent, les bénéficiaires du RSA, qui s’élève à quelque 545 € pour une personne seule, renoncent aux soins, et notamment aux soins dentaires : « C’est un vrai problème. Les soins dentaires coûtent chers et ne sont pas toujours accessibles. Cela a des conséquences sur l’estime de soi : les gens n’osent plus sourire, parlent la tête baissée, etc. » , souligne Stépha-
Le problème des soins dentaires
nie Peronne.
Un bilan complet
Durant cette journée de sensibilisation à la santé, les 14 personnes présentes ont pu effectuer un bilan de santé complet et gratuit grâce à la présence d’un médecin, d’infirmiers et d’une psychologue : tests de la vue, de l’audition, du souffle, électrocardiogramme, prise de sang, analyse d’urine, etc. « Ces personnes vont être recontac- tées dans les trois semaines et être reçues en rendez-vous individuel afin d’avoir une retransmission des résultats et qu’elles puissent être accompagnées vers des soins » , explique l’animatrice.
Sur place, différentes structures et corps de métier étaient présents afin d’informer et d’accompagner les bénéficiaires : Carsat, assistances sociales, Csapa (centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie), Pas (Permanence d’accès aux soins de santé du centre hospitalier de Vire), centre socioculturel Caf de Vire, Mission locale, etc.
Les trois plus grandes difficultés auxquelles sont confrontés les bénéficiaires du RSA sont « la mobilité, la santé et l’isolement » , selon Stéphanie Peronne.