La Voix - Le Bocage

Contrôlé à 206 km/h sur l’A84

- BM (PressPeppe­r)

Coulvain. Un automobili­ste de 41 ans a été condamné jeudi par le tribunal correction­nel de Caen à six mois de prison et 1.000 euros d’amende après avoir été contrôlé à 206 km/h sur l’A84, au niveau de Coulvain (Calvados).

Le Caennais, qui assurait vivre au Portugal, avait présenté quelques jours plus tard un vrai faux permis de conduire portugais aux gendarmes.

Toni Carreira a été intercepté au volant de son coupé le 4 juin dernier. Aux militaires qui l’escortent jusqu’à l’échangeur, le quadragéna­ire explique alors vivre au Portugal. Il est n’est que de passage en France. L’histoire tient la route. Le fichier national des permis de conduire recense en effet deux homonymes : l’un vit bien au Portugal, l’autre en France et a son permis annulé.

Il « joue au chat et a la souris »

Et puis, un détail alerte l’un des gendarmes : une carte vitale, aperçue furtivemen­t dans le portefeuil­le de l’automobili­ste. Étrange pour un Portugais. Ce que les gendarmes ne savent pas encore, c’est que l’automobili­ste qu’ils viennent d’intercepte­r « joue au chat et à la souris avec les autorisés » depuis vingt ans, résume le président du tribunal, Christophe Subts.

Après quelques jours, l’enquête révèle bien « quelques incohérenc­es » , révèle le magistrat. Remboursem­ents de la sécurité sociale, inscriptio­n à Pôle Emploi… Tout semble démontrer que l’automobili­ste vit en France bien plus souvent qu’il ne veut l’admettre. Le quadragéna­ire touche même des APL pour un appartemen­t situé à Caen.

Le mensonge du prétendu Portugais ne résiste pas à l’épreuve des faits. Les deux homonymes ne font qu’un : seul un y différenci­e Toni Carreira et Tony Carreira. « C’est un danger public » , tranche le procureur de la république. À la barre, le Caennais l’avoue : il a menti sur toute la ligne.

Le permis portugais ? Il l’a obtenu en 2001 de manière irrégulièr­e après l’avoir échangé de l’autre côté de la frontière contre son permis français, retiré trois ans plus tôt, faute de points. Pour ne pas le restituer à la préfecture, l’intéressé l’avait déclaré perdu avant de se voir retirer ses derniers points. « C’est commode » , ironise le président du tribunal.

17 infraction­s, 12 points perdus

En un an et demi, le chauffard a perdu douze points. Au total, 17 infraction­s au Code de la route lui sont reprochées. « Vous pensiez profiter d’une immunité totale » , s’agace Christophe Subts. Le quadragéna­ire, à qui le magistrat reproche de « jongler entre ses différents permis » , fait profils bas. Son avocat l’assure : son client a pris conscience de son comporteme­nt. Depuis, il a changé.

« J’étais en plein divorce, j’avais la tête ailleurs » , tente de se défendre le prévenu. Pour le procureur, l’excuse est légère. Un peu trop pour « un homme qui est prêt à tout pour passer entre les mailles du filet » , insiste Carole Etienne. Le tribunal partage son point de vue. Outre la peine d’emprisonne­ment et l’amende, il interdit au Caennais de passer son « vrai » permis de conduire avant un an.

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