La propriétaire du chien d’attaque risque trois mois de prison
Le procureur de la république de Caen a requis mercredi trois mois de prison avec sursis et 900 euros d’amende à l’encontre d’une habitante de Saint-Sever (Calvados). La justice lui reproche l’achat d’un American Staff, un chien d’attaque de catégorie 1, et les mauvais traitements infligés à ses cinq chiens.
Les faits remontent à novembre 2014. Les gendarmes découvrent les animaux alors qu’ils se rendent chez la quinquagénaire dans le cadre d’une autre enquête. Sur place, les militaires aperçoivent notamment un chien considéré dangereux, l’American Staff, dont la détention est très encadrée. La propriétaire l’a acheté quelques mois plus tôt à Rouen (Seine-Maritime) « pour faire plaisir à sa fille » , détaille le président du tribunal correctionnel.
Problème, les animaux ne sont ni tatoués ni pucés. Ils ne sont pas vaccinés et la prévenue n’a souscrit aucune assurance pour leur détention. Déclaration en mairie, certificat de capacité et de conformité… La proprié- taire n’a effectué aucune des démarches pourtant obligatoires.
A la barre, un expert atteste avoir découvert à Saint-Sever cinq chiens « dans un état de maigreur évident » . Eau croupie, cour jonchée d’excréments, animaux infestés de puces… Son rapport pointe de nombreux signes de mauvais traitements. « Les chiens n’ont pas d’abris, mais un vieux matelas posé au sol » , détaille le spécialiste, selon qui les chiens ne seraient pas suffisamment nourris.
Entendue par les gendarmes, la prévenue reconnaît ses erreurs. « Elle assure faire de son mieux » , détaille le magistrat. Pour l’avocate de la Fondation Assistance aux Animaux, partie civile, la propriétaire est incapable de s’occuper correctement de ses chiens. Elle demande à la justice de les lui confisquer et de lui interdire définitivement la détention d’animaux de compagnie.
Dans ses réquisitions, le procureur est moins catégorique. Le représentant du ministère public doute des mauvais traitements, « qui n’ont été constatés par aucun vétérinaire » . Pour le magistrat, la propriétaire ne doit être condamnée que pour ses errements administratifs. Le tribunal a mis sa décision en délibéré. Il rendra son jugement le 8 novembre.