L’ex violent sous les verrous
Jugé en comparution immédiate, l’agriculteur de 54 ans a été reconnu coupable de violences, harcèlement et menaces de mort à l’encontre de son ex-compagne.
Souleuvre- en- Bocage.
Un habitant de Saint-Pierre-Tarentaine (Calvados) a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel de Caen (Calvados) à 18 mois de prison dont neuf avec sursis, assortis d’une mise à l’épreuve de deux ans. Le tribunal a également révoqué un précédent sursis de trois mois.
Jugé en comparution immédiate, Philippe Masson a désormais l’interdiction d’entrer en relation avec son ancienne concubine. Il lui est également interdit de fréquenter le supermarché où elle travaille, à Vire (Calvados). Insultes, menaces, harcèlement… Pendant huit mois, l’éleveur laitier a fait vivre un véritable enfer à Sandrine*.
Il harcèle la caissière sur son lieu de travail
Après six ans de vie commune, le prévenu n’a pas digéré leur séparation, en décembre 2016. Depuis, le quinquagénaire ne la lâche plus. Il la bombarde d’appels et de SMS d’insultes, de jour comme de nuit. Des messages « d’une vulgarité sans nom » , soupire le président du tribunal, Christophe Subts. À plusieurs reprises, l’exploitant se rend au supermarché où travaille Sandrine pour l’humilier et la rabaisser. La caissière est alors contrainte de faire appel aux vigiles.
Debout dans le box, Philippe Masson reconnaît seulement « avoir vu rouge » . Pour l’agriculteur, ses SMS sont presque sans importance, sans conséquence. « Elle pète la forme » , lâche le prévenu, distant. L’avocate de la jeune femme fulmine. « Si elle est absente dans la salle, c’est qu’elle est terrorisée » , précise Stéphanie Lande.
Des tags sur la maison et l’école de sa fille
Le 18 juin dernier, le producteur laitier franchit un cap. San- drine vient de le contacter. Elle l’accuse d’avoir tagué sa maison. Quand il arrive sur place, il s’en prend directement à son ex et à sa fille, barricadées dans leur voiture. Les gendarmes assistent à la scène. Ils interviennent. L’avocate de la jeune femme enfonce le clou.
En plus des menaces et des violences, elle reproche à demimot au prévenu d’être l’auteur des nombreux tags injurieux peints sur la maison, mais aussi de ceux découverts sur les murs de l’école de sa fille. Lui dément. Il n’est pas poursuivi pour ces dégradations.
Un homme « qui n’a peur de rien »
Debout dans le box, le prévenu minimise son comportement, évoque son impulsivité. Impulsif ? « Non, déterminé plutôt » , répond le procureur de la république, Carole Etienne. Placé en garde-à-vue, l’exploitant n’a pas hésité à réitérer ses menaces devant les gendarmes. Pour le magistrat, « c’est un homme qui n’a peur de rien, et qui veut casser » son ancienne compagne.
Le représentant du ministère public avait requis 18 mois de prison dont 12 avec sursis à son encontre assortis d’une mise à l’épreuve de deux ans. Le tribunal a été plus sévère encore.
Placé sous mandat de dépôt, l’agriculteur a quitté la salle d’audience pour le centre de détention.
* Prénom d’emprunt