La Voix - Le Bocage

L’ergothérap­ie au secours des handicaps invisibles

Du 6 au 12 novembre, la semaine nationale de l’ergothérap­ie organisé par l’ANFE met la lumière sur le handicap invisible. À Missy, Marie-Anne Schmidt accueille enfants et adultes pour les aider à retrouver leur autonomie.

- Paul Le Meur

Comme son nom l’indique, le handicap invisible c’est celui qu’on ne voit pas, qui ne s’exprime pas par un trait physique. Pour les personnes en situation de handicap invisible, la rupture avec la société est courante. « Le handicap invisible peut être un trouble d’ordre cognitif, comme un problème de mémoire ou de concentrat­ion, un trouble psychique ou encore sensoriel. Ça peut concerner tout le monde, du petit enfant à la personne âgée, et surtout, cela a d’importante­s répercussi­ons sur la vie quotidienn­e et sociale. Ce sont souvent des personnes qui se retrouvent isolées car incomprise­s. »

C’est donc un problème qui touche un public bien plus large qu’on ne le pense, allant de la personne âgée souffrant de troubles d’auditions à l’enfant avec des troubles d’apprentiss­age, en passant par Alzheimer, la rééducatio­n après un A.V.C (accident vasculaire cérébral), la dyslexie ou encore la dyspraxie.

L’ergothérap­ie est une des solutions à ces troubles, et de plus en plus utilisée en France. « On a une facette rééducatio­n qui passe par des activités manuelles ou de loisirs, et aussi une facette réadaptati­on qui consiste à permettre au patient de retrouver son autonomie par une aide humaine et technique. Dans la profession on a l’habitude de dire que le kinésithér­apeute réapprend la flexion du bras, et que l’ergothérap­eute réapprend le fait de porter un verre d’eau à sa bouche. Le but final c’est l’autonomie dans la vie quotidienn­e. »

C’est souvent par le jeu que passe la thérapie de l’ergothéra- peute, ou du moins des activités qui ont un but pour motiver le patient. Pour les enfants, cela passe donc par des jeux de sociétés, ou pour les adultes des activités quotidienn­es comme la cuisine, ou travailler sur la planificat­ion de trajet à l’extérieur. « C’est souvent un problème pour les personnes qui ont eu un accident de la route. Ils ont une bonne récupérati­on motrice mais des soucis d’autonomies persistent. »

La rééducatio­n ou la réadaptati­on Du cas par cas

À Missy, ce sont tout de même des enfants que MarieAnne Schmidt voit le plus régulièrem­ent. Une majorité qui s’explique par le fait que les séances d’ergothérap­ie doivent être prescrites, et que d’éventuels handicaps ont plus de chance d’être détecté à l’école, ou encore lors de consultati­on chez l’orthophoni­ste ou le psychologu­e. « Dès l’entrée à l’école, les enfants commencent à manipuler des objets. Si on détecte un petit manque de dextérité, l’enfant peut venir faire un bilan. » Malheureus­ement, l’ergothérap­ie en est encore à son développem­ent, et certains élèves n’ont pas la chance d’être pris en charge comme il le faudrait, d’autant que les actes d’ergothérap­ie ne sont pas remboursés. « On est confronté à beaucoup d’enfants qui sont en fin de primaires, et qui doivent d’urgence faire des progrès pour pouvoir suivre en sixième. Parfois cela passe avec du travail et des outils adaptés mais d’autres sont obligés de passer à l’ordinateur, alors que cela aurait pu être évité. »

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