Prison ferme pour le gardien de la déchetterie accro à l’héroïne
Vire. Un Virois de 36 ans a été condamné mercredi par le tribunal correctionnel de Caen (Calvados) à deux mois de prison, pour usage de stupéfiants. Le gardien de déchetterie avait été identifié il y a deux ans, alors que son dealer était placé sur écoute téléphonique.
Debout dans le box, Aurélien Brouard ne s’en cache pas : oui, il consomme de l’héroïne mais aussi du cannabis « depuis que j’ai 15 ans » , lâche le prévenu. LSD, cocaïne, MDMA… L’agent territorial a tout essayé, ou presque. « La probléma- tique des stupéfiants revient souvent sur votre casier » , constate le président du tribunal. L’intéressé hoche la tête. Il confirme acheter « deux ou trois grammes d’héro » de manière occasionnelle.
La tête collée à la vitre du box, le trentenaire, qui purge actuellement une peine d’un an de prison pour une autre affaire de stupéfiants, semble distant, presque amorphe. Interrogé sur ses intentions de réinsertion après sa sortie de détention, Aurélien Brouard envisage de récupérer son poste à la déchetterie, « tant qu’à faire » .
Seulement, le prévenu doit composer avec « un parcours pénal extrêmement chargé » , précise le procureur de la république. Habitué des prétoires, l’agent territorial a été condamné il y a seulement deux mois, pour avoir fourni du cannabis à des lycéens qu’il accueillait chez lui. Et pas seulement.
Le trentenaire partageait aussi avec ses invités les cachets de Parkinane prescrits pour ses troubles bipolaires. « J’en propose trois, ils en prennent sept. C’est pas ma faute s’ils ont des problèmes après » , se défend, maladroitement, l’intéressé.
Pour le procureur, les propos de l’agent sont « édifiants » . Le magistrat lui reproche de ne rien faire pour s’en sortir. « La drogue est un palliatif à son ennui » , constate le représentant du parquet. Condamné, l’agent territorial est maintenu en détention, avec deux mois de prison supplémentaires à purger.