La Voix - Le Bocage

Pour que vos efforts ne partent pas en fumée…

- Laura Baudier Le kit Mois sans tabac est disponible gratuiteme­nt dans certaines pharmacies ainsi que sur le site moissans-tabac.tabac-info-service.fr

À l’occasion du Mois sans tabac, la tabacologu­e Christiane Chastaing délivre ses conseils pour arrêter la cigarette.

« Le tabac c’est tabou, on en viendra tous à bout ! » , comme le scandaient Didier Bourdon et Bernard Campan dans Le pari ! On conviendra qu’il n’est pas certain qu’un simple slogan parvienne à faire arrêter les plus addicts… Tandis que certains choisissen­t les substituts nicotiques pour lutter contre la sensation de manque (patch, gommes, comprimés et pastilles, inhaleurs, sprays buccaux), d’autres se tournent vers des traitement­s médicament­eux délivrés sur ordonnance ou encore vers la cigarette électroniq­ue. Certaines personnes en situation de dépendance s’orientent vers des méthodes plus douces telles que l’acupunctur­e, l’homéopathi­e, la sophrologi­e, la relaxation ou encore l’hypnose. Ces dernières années, beaucoup de consommate­urs ont arrêté la cigarette à la lecture de La méthode simple pour en finir avec la cigarette, le célèbre livre d’Allen Carr qui a fait un tabac (!). À l’occasion du Mois sans tabac, opération nationale créée l’an dernier, le lycée agricole de Vire a décidé de sensibilis­er les élèves au danger du tabagisme.

« Les jeunes fument de plus en plus tôt »

L’établissem­ent Les Champs de Tracy compte quelque 250 lycéens et une centaine d’apprentis. « Au moins 50 % fument » , selon Soline Olla, conseillèr­e d’orientatio­n. « Les jeunes fument de plus en plus tôt et de plus en plus de filles fument » , ajoute Nathalie Bigard, chargée de prévention au sein de l’Associatio­n Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictolog­ie (ANPAA) de Normandie.

Durant quinze jours, une classe de Seconde va travailler à la réalisatio­n d’un exposé sur le tabac. Pour les personnes volontaire­s désireuses d’arrêter la cigarette, des temps d’échanges et d’accompagne­ment sont organisés en présence de profession­nels ( tabacologu­e, infirmière, diététicie­nne, sophrologu­e, etc.). « J’ai peur d’arriver au stade ou je ne peux plus m’en passer, j’aimerais arrêter avant » , confie cette jeune fille qui a préféré garder l’anonymat et qui a commencé à fumer il y a environ trois ans. « Ce sont des copains qui m’ont proposé, je fume entre cinq et sept cigarettes par jour. On a l’impression que si on ne fume pas on va être à part et puis j’ai peur de prendre du poids et d’être ultra-irritibale ! »

Selon Christiane Chastang, tabacologu­e à l’hôpital de Vire depuis 1993, « il faut faire quelque chose qui apporte du plaisir : du sport, un instrument, etc. On ne peut pas remplacer un plaisir par une contrainte. » Son premier conseil pour stopper l’addiction est clair : « Il faut avoir le désir d’arrêter. » À l’hôpital, elle reçoit « par vague : il y a plus de visites quand il y a une annonce d’augmentati­on du prix du tabac ou des campagnes de sensibili-

Le désir

sation. » « La prévention est un long chemin… » , souligne Nathalie Bigard. « C’est aussi une question de culture : dans les pays anglo-saxons c’est très mal vu de fumer par exemple » , ajoute-t-elle. Pour la lycéenne, la rencontre de ces différents profession­nels lui permet de savoir « comment réagir quand j’ai des moments de stress : j’occupe mon temps au maximum. Quand je n’ai rien à faire et que j’ai envie de fumer, je bois un grand verre d’eau ! J’ai envie de donner l’exemple autour de moi. »

Newspapers in French

Newspapers from France