Pour que vos efforts ne partent pas en fumée…
À l’occasion du Mois sans tabac, la tabacologue Christiane Chastaing délivre ses conseils pour arrêter la cigarette.
« Le tabac c’est tabou, on en viendra tous à bout ! » , comme le scandaient Didier Bourdon et Bernard Campan dans Le pari ! On conviendra qu’il n’est pas certain qu’un simple slogan parvienne à faire arrêter les plus addicts… Tandis que certains choisissent les substituts nicotiques pour lutter contre la sensation de manque (patch, gommes, comprimés et pastilles, inhaleurs, sprays buccaux), d’autres se tournent vers des traitements médicamenteux délivrés sur ordonnance ou encore vers la cigarette électronique. Certaines personnes en situation de dépendance s’orientent vers des méthodes plus douces telles que l’acupuncture, l’homéopathie, la sophrologie, la relaxation ou encore l’hypnose. Ces dernières années, beaucoup de consommateurs ont arrêté la cigarette à la lecture de La méthode simple pour en finir avec la cigarette, le célèbre livre d’Allen Carr qui a fait un tabac (!). À l’occasion du Mois sans tabac, opération nationale créée l’an dernier, le lycée agricole de Vire a décidé de sensibiliser les élèves au danger du tabagisme.
« Les jeunes fument de plus en plus tôt »
L’établissement Les Champs de Tracy compte quelque 250 lycéens et une centaine d’apprentis. « Au moins 50 % fument » , selon Soline Olla, conseillère d’orientation. « Les jeunes fument de plus en plus tôt et de plus en plus de filles fument » , ajoute Nathalie Bigard, chargée de prévention au sein de l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA) de Normandie.
Durant quinze jours, une classe de Seconde va travailler à la réalisation d’un exposé sur le tabac. Pour les personnes volontaires désireuses d’arrêter la cigarette, des temps d’échanges et d’accompagnement sont organisés en présence de professionnels ( tabacologue, infirmière, diététicienne, sophrologue, etc.). « J’ai peur d’arriver au stade ou je ne peux plus m’en passer, j’aimerais arrêter avant » , confie cette jeune fille qui a préféré garder l’anonymat et qui a commencé à fumer il y a environ trois ans. « Ce sont des copains qui m’ont proposé, je fume entre cinq et sept cigarettes par jour. On a l’impression que si on ne fume pas on va être à part et puis j’ai peur de prendre du poids et d’être ultra-irritibale ! »
Selon Christiane Chastang, tabacologue à l’hôpital de Vire depuis 1993, « il faut faire quelque chose qui apporte du plaisir : du sport, un instrument, etc. On ne peut pas remplacer un plaisir par une contrainte. » Son premier conseil pour stopper l’addiction est clair : « Il faut avoir le désir d’arrêter. » À l’hôpital, elle reçoit « par vague : il y a plus de visites quand il y a une annonce d’augmentation du prix du tabac ou des campagnes de sensibili-
Le désir
sation. » « La prévention est un long chemin… » , souligne Nathalie Bigard. « C’est aussi une question de culture : dans les pays anglo-saxons c’est très mal vu de fumer par exemple » , ajoute-t-elle. Pour la lycéenne, la rencontre de ces différents professionnels lui permet de savoir « comment réagir quand j’ai des moments de stress : j’occupe mon temps au maximum. Quand je n’ai rien à faire et que j’ai envie de fumer, je bois un grand verre d’eau ! J’ai envie de donner l’exemple autour de moi. »