Le désir jusqu’au bout de la vie !
Le théâtre de l’Éphémère, scène conventionnée pour les écritures théâtrales contemporaines (Le Mans), présente « Dancefloor memories », sur la scène du théâtre du Préau, le 9 novembre. Le texte est de Lucie Depauw et la mise en scène de Didier Lastère, avec Yves Barbaut, Alain Bert, Danielle Maxent.
« Ce texte de Lucie Depauw a été un coup de coeur de notre comité de lecture » , révèle le metteur en scène, Didier Lastère. « L’auteure pose une question un peu taboue, qu’elle va résoudre avec beaucoup d’humour : peut-on avoir encore un désir amoureux quand on est dans un âge avancé de la vie ? » Entretien avec le metteur en scène.
La pièce met en scène un trio du troisème âge ?
Elle est écrite comme un scénario de film. Une femme qui s’appelle Marguerite, âgée de plus de 70 ans, raconte sa vie en s’adressant directement au public. Elle a deux amours ?
C’est d’ailleurs un peu troublant ! Elle est mariée avec Pierre, qui est désormais atteint de la maladie d’Alzheimer. Elle l’accompagne d’ailleurs avec beaucoup d’amour et de tendresse. Elle fait une rencontre dé- terminante
Elle devient infidèle en découvrant un autre amour, qui va venir percuter sa vie. Je trouve cela très beau, car à cet âge un peu avancé on pense généralement que les choses sont définitivement figées. Or des puissances désirantes vont lui offrir un nouveau bonheur. Marguerite rencontre Gary sur une piste de danse. Il est très avenant et très bon danseur. Très drôle aussi, si bien qu’il la fait rire : elle tombe amoureuse ! Si bien qu’ils forment un trio
C’est très musical comme une partition à Trois. Ce sont des voix qui s’expriment, le texte offre d’ailleurs une composition sur trois colonnes. Avec Gary dans la colonne de gauche. Pierre dans la colonne centrale et Margueritte dans la colonne de droite. C’est un croisement de plusieurs témoignages. Le travail de mise en scène consistait à donner la sensation que Marguerite nous demandait de la rejoindre au centre de son cerveau, là où réside la mémoire. La scénographie est épurée ?
Trois lieux sont décrits. Chez Margueritte et Pierre. Un carrelage en vidéo représente la cuisine. Dans le dancing, avec tout un jeu de lumière. La pièce se termine dans un Ephad. Pierre étant placé dans un établissement spécialisé. La vidéo et la lumière créent les espaces. La pièce n’est pas dépour- vue d’humour
Il y a des moments extrêmement émouvants mais très drôles aussi. La pièce parle librement de l’amour et de l’acte sexuel à un âge avancé. Ça rit énormément. Il y a sans doute une infidélité de la part de Marguerite, mais Pierre n’est plus en mesure d’avoir de relations sexuelles. Gary vient alors s’installer à la maison. Et lui aussi entoure et accompagnement Pierre. C’est très émouvant.