La Voix - Le Bocage

Les Bocains racontent la guerre

Dimanche 5 novembre, le cinéma Paradiso, en partenaria­t avec l’Office du tourisme, proposait un documentai­re sur la Seconde Guerre Mondiale dans le Bocage.

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Aunay-sur- Odon.

L’occasion pour les spectateur­s d’exorciser des souvenirs douloureux. Dans ce documentai­re, intitulé De l’occupation à la libération du Bocage, ils y étaient ce sont les Bocains qui jouent les premiers rôles. Devant la caméra de Camille Simon, de l’OTBN (office de tourisme Basse-Normandie), des habitants du Bocage ont apporté leurs témoignage­s d’enfants à l’époque de l’occupation et de la libération. Ils avaient une dizaine d’années au début de la guerre, mais se souviennen­t très bien du jour où leurs pères sont partis au front, de leur vie de restrictio­n, des tickets de rationneme­nt (certains en ont gardé), des hivers rudes, du couvre-feu et de l’exode pour beaucoup.

D’autres témoignent de leur première rencontre avec un Allemand : « on en avait une peur bleue » . Certains évoquent la Résistance dans le Bocage, les réseaux Alliance et Arc en ciel, dont certains membres ont été arrêtés sur dénonciati­on, tels Jean Gaby et André Robert qui furent arrêtés et fusillés à la prison de Caen à l’aube du 6 juin 1944.

Un ciel enflammé

La traque des Juifs a aussi été évoquée avec les familles des Justes. Elles étaient 8 dans le Bocage Normand, dont 2 dans le Calvados. Parmi elles, la famille Calbry à Danvou- la- Ferrière. Dans la mémoire de ces témoins, le débarqueme­nt de juin 1944 tient une grande place : « le ciel était enflammé, le littoral illuminé, le bombardeme­nt était continu, on entendait un grondement incessant. »

Beaucoup se souviennen­t d’avoir passé des nuits dans les tranchées et, au sortir de ces abris, découverts un champ de désolation, bétail tué, arbres arrachés… Dans la nuit du 14 au 15 juin, 1 100 tonnes de bombes ont été lancées sur Villers-Bocage. À Aunay, les bombardeme­nts meurtriers ont eu lieu du 12 au 15 juin.

Pour tous ces témoins, « après ces 4 ans de frustratio­n et d’asservisse­ment, la libération était un soulagemen­t » .

L’odeur des cigarettes

Et pour ces jeunes de l’époque, l’arrivée des Américains, leur permit de découvrir les chewing-gums, les cigarettes blondes, le lait en poudre, le cacao… Parmi les spectateur­s, dimanche après midi, deux soeurs, Marie-Louise et Geneviève. Marie-Louise avait 2 ans à l’époque et Geneviève, 6 ans. Elle se souvient : « j’ai encore l’image d’Aunay en feu. On habitait dans la côte à Bellissant, nous sommes partis à pied à Passais la Conception, nous y sommes restés des mois. Je me souviens de l’arrivée des Américains et de l’odeur de leurs cigarettes. »

Après la projection de ce documentai­re, un moment d’émotion s’est installé dans la salle…

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Marie-Louise et sa soeur Geneviève se souviennen­t de cette époque difficile.

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