Le premier semestre de Macron selon l’intersyndicale…
Vendredi 24 novembre, l’intersyndicale de Vire CGT-SudSolidaires- FSU proposait un apéro-débat pour « évaluer les six premiers mois de la politique d’Emmanuel Macron » . Une trentaine de personnes se sont rendues à la salle de la Touraux-Raînes à Vire.
Loin des agitations et des débats houleux qu’on leur prête souvent mais fidèles à leurs convictions, Cheick Bousso (CGT), Ronan Charpentier (FSU) et Bruno Marguerite (Solidaires) ont sévèrement taclé les ordonnances sur le Code du travail, la formation ou encore les cotisations sociales. « Ces macronades ultralibérales pilotées par le Medef ne visent qu’à précariser la population et privilégier les financiers » , ont-ils résumé. Cheick Bousso s’est insurgé contre la refonte du code du travail disparaissant au profit des accords d’entreprise et faisant régresser le statut de l’employé face au patronat « Soit disant pour créer de l’emploi, ils facilitent le licenciement. Le but est de maintenir volontairement le niveau de chômage pour asservir le salariat » , a- t- il, entre autres, dénoncé. Ronan Charpentier a présenté la dégradation de l’éducation nationale dans une logique purement comptable avec sa cohorte de suppression de filières, le fichage des élèves via le livret scolaire unique et numérique (Pronote), la mainmise de l’entreprise sur la formation : « C’est une liquidation en règle de l’ascenseur social. Aujourd’hui, moins de 5 % des enfants d’ouvriers accèdent aux classes préparatoires ; bien moins que dans les années 80. On ne veut plus que les gens accèdent au savoir » . Prenant la parole à son tour, Bruno Marguerite, a rappelé que « les attaques contre notre protection sociale ne datent pas d’hier. Depuis la mise en place du paritarisme en 1947 jusqu’à l’obligation de la complémentaire santé en 2016, on assiste à une longue et constante attaque de notre système social » , a-t-il souligné tout en évoquant une autre piste, étrangement ignorée du gouvernement Macron, le régime en cours en AlsaceMoselle qui, bien que loin d’être déficitaire, rembourse actuellement les frais de santé à 90 %, bientôt à 100 %.
« Mobiliser au maximum »
Chaque intervention a donné lieu à un débat avec les participants, tous très inquiets d’une situation qui se dégrade de jour en jour : « Le boulot, ça doit être épanouissant ; c’est pas fait pour se bousiller ou se faire exploiter » , dira l’un d’entre eux. Les représentants de l’intersyndicale ont reconnu la difficulté croissante de mobiliser le public : « Au travers de nos actions sur le terrain ou de réunions comme celle de ce soir nous souhaitons avant tout informer la population et mobiliser au maximum pour contrer la puissance médiatique du gouvernement. Il n’y a que par la lutte collective qu’on défendra les droits acquis et qu’on ira chercher les nouveaux droits » , ont-ils conclu.