La Voix - Le Bocage

Pour délester ses services, le CHU de Caen pourra envoyer des patients à Falaise

Annoncée depuis quelques années, la restructur­ation de l’offre d’hôpitaux publics dans le Calvados se met en place à petits pas. Changement concret pour les patients, certains pourront être admis aux urgences à Caen mais transférés à l’hôpital de Falaise.

- Marie MANGANE

Plus 3 % c’est l’augmentati­on de l’activité aux Urgences du CHU de Caen ces derniers mois. À en croire le directeur du CHU de Caen Christophe Kassel « c’est une augmentati­on réelle mais elle est gérable, notamment grâce à la restructur­ation récente de notre service des urgences ». Avec la mise en place d’un circuit spécial pour les patients « debout » - 35 % des personnes qui se présentent aux Urgences - le plus grand service d’urgences de Basse-Normandie réussit semblet-il à maîtriser son flux.

Plus 14 % de personnes âgées admises aux Urgences

Une situation qui reste pour autant sur le fil. Comme chaque hiver, une épidémie saisonnièr­e peut rapidement faire exploser le nombre d’admissions. Et notamment le nombre de personnes âgées arrivant aux Urgences. Car en ce qui concerne les plus de 75 ans, ce n’est pas 3, mais cette fois 14 % d’augmentati­on du nombre d’admissions qui ont été notés. Relevant d’une prise en charge spécifique et toujours plus nombreuse à franchir les portes des Urgences du CHU, les personnes âgées sont des patients à part. Pour elles, les différents hôpitaux réfléchiss­ent à des circuits d’hospitalis­ation bien particulie­rs.

Cap au sud pour la neurologie et la gériatrie

Ainsi, arrivés par les Urgences au CHU de Caen, certains patients nécessitan­t une hospitalis­ation pourront être transférés au centre hospitalie­r de Falaise. Les malades qui peuvent être transférés sont essentiell­ement des personnes âgées, qui doivent être admises en court séjour gériatriqu­e. Peuvent aussi être concernés des patients relevant de la filière neurologiq­ue, c’est dans cette discipline que le CHU de Caen travaille main dans la main avec Falaise pour développer là-bas des activités dans le champ de la neurologie. Un praticien dépendant du CHU de Caen et spécialisé dans cette discipline chapeaute la prise en charge sur place.

Les patients du sud de Caen concernés

Outre l’âge des patients, ce qui peut motiver leur transfert, c’est l’endroit où ils résident. Le transfert à Falaise concernera essentiell­ement des personnes résidant dans le sud de l’aggloméra- tion caennaise. Pour le directeur du CHU Christophe Kassel, c’est presque une question de bon sens : « quand on habite à Ifs ou à Cormelles-le-Royal, il est moins long d’aller à Falaise que de venir au CHU étant donné les embouteill­ages du périphériq­ue ! »

Passée la surprise, les premiers patients à avoir accepté le transfert à Falaise se disent d’ailleurs plutôt sereins d’être pris en charge dans cet hôpital « moins impression­nant que le CHU de Caen ». Reste à faire évoluer les mentalités car pour certains, Falaise reste surtout « à 30 km de Caen tout de même ! » Trente kilomètres « que les gens de Falaise font sans se poser de questions pour venir se faire soigner à Caen. Il n’y a donc pas de raison de s’inquiéter pour ceux qui font le che- min inverse », rassure Christophe Kassel. Spécialist­e de la mutualisat­ion des moyens entre les différents hôpitaux publics, celui qui a pris les rênes du CHU de Caen il y a deux ans entend bien continuer dans cette voie. Mais tient tout de même à faire savoir « aucun patient ne sera transféré sans son consenteme­nt ! ».

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