Urgences : une équipe partagée CENTRE HOSPITALIER. de médecins entre Vire et Flers
Le groupement hospitalier des Collines du Bocage semble entrer dans sa phase de concrétisation. Les hôpitaux de Vire et Flers vont avoir la même direction et des équipes partagées de médecins en fonction des services. Explications.
Dès le mois de juin, les hôpitaux de Vire et Flers n’auront plus qu’une direction unique. Le groupement hospitalier des Collines du Bocage semble passer à la vitesse supérieure. C’est en tout cas, le message qu’a fait passer le directeur par intérim, David Teuma, jeudi 18 janvier. « Il y a une nécessité impérieuse à s’unir » , a-t-il déclaré.
L’homme fait table rase des difficultés des établissements à s’entendre. « On ne peut plus se regarder en chien de faïence » . Il ne veut pas non plus réduire les problèmes de l’hôpital à des vicissitudes financières.
Trop simple selon lui. « Le problème n’est pas celui de la rentabilité comme je peux l’entendre. Il y a une pénurie de médecins et on ne peut pas continuer à travailler avec des intérimaires qui coûtent cher et n’ont pas les bonnes compétences » .
La solution à cette pénurie tient dans la constitution d’équipes où les médecins seraient suffisamment nombreux.
À ce sujet, il évoque le problème de l’unité de surveillance médicale continue (USMC).
Le service amputé d’un médecin ne fonctionne qu’avec un réanimateur. « Il doit être présent h 24. On ne peut donc pas fonctionner en toute sécurité. On va travailler sur l’organisation du transfert des patients pris en charge aux urgences de Vire et qui relèvent de ce service pour les emmener à Flers » .
Pour lui, il n’est pas question de fermer les urgences de Vire. Il n’est pas question non plus d’investir 1.4 million d’euros pour la réfection des 100 m2 dont dispose le service. « Ce projet est à revoir. Il ne peut pas être financé en l’état. Il faut que les locaux soient dignes et prévus pour réaliser 10 000 entrées par an » . En parallèle, le groupement permettra aux urgentistes de Vire et Flers de travailler ensemble sur les deux sites. Même coopérations envisagées pour la gériatrie, la pneumologie.
Fonctionner en toute sécurité
Le directeur ajoute encore : « Il ne s’agit en aucun cas d’une absorption d’un hôpital prédateur qui avalerait Vire » . Et de citer pour exemple la création, dans les jours qui viennent, d’une nouvelle consultation de chirurgie à Vire, dans le domaine de l’obésité. « Il faut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous saisisse à la gorge » , a-t-il lancé, citant Churchill.
Pour le nouveau président de la commission médicale d’établissement, Bruno Lezin : « Il faut arrêter de subir un modèle hospitalier qui n’est plus celui de maintenant » . Il a fait le voeu que la concertation devienne naturelle. Un point de vue auquel adhère le maire
Pas de prédateur
de Vire, Marc Andreu Sabater : « L’inaction serait suicidaire. Seule la coopération est la solution et même entre le public et le privé » .