La Tapisserie de Bayeux de retour en Angleterre
C’est officiel. La Tapisserie de Bayeux va temporairement redevenir britannique pendant la période de réaménagement de son musée.
« C’est une formidable opportunité pour la ville » . Tels ont été les premiers mots du maire de la ville de Bayeux, Patrick Gomont, hier mercredi 17 janvier, pour annoncer le prêt de la Tapisserie à nos voisins Britanniques.
L’information, qui avait été annoncée le matin par le quotidien anglais The Guardian, a été confirmée par le maire de la ville. Mais elle ne sera officialisée que demain jeudi 18 janvier par le président de la République, Emmanuel Macron, au cours du sommet franco-britannique qui se tiendra à Sandhurst, près de Londres.
Reconquérir le public britannique
Le maire de la ville de Bayeux l’a confirmé ce mercredi midi lors d’une conférence de presse : « Ce prêt n’aurait pas été possible sans le projet de réaménagement du musée » . Un réaménagement qui oblige ce dernier à fermer ses portes pendant plusieurs semaines.
Et même si la Ville explique que la Tapisserie serait restée accessible pendant une partie de la durée des travaux, ce prêt est aussi le moyen de reconquérir le public britannique. Un public moins nombreux chaque année, mais qui reste attaché à cette oeuvre « connue de tous les Britanniques » selon Patrick Gomont, qui s’explique : « Les Britanniques connaissent la date de 1066, date de création de la Tapisserie, comme les Français connaissent la date de la Révolution Française de 1789. La Tapisserie est un élément majeur du patrimoine historique Britannique. »
Mais pour le moment, le projet de prêt reste à définir. « Aujourd’hui, nous sommes en phase de définition du programme, nous ne pouvons pas encore préciser comment le prêt va se dérouler » , rappelle la ville de Bayeux.
Pour autant, des pistes sont déjà envisagées, notamment concernant la période et la durée du prêt : « Nous souhaitons l’effectuer pendant une période creuse, en début ou en fin d’année pour ne pas pénaliser les acteurs économiques de la ville » . Concernant la durée, Patrick Gomont fait savoir qu’un prêt de 3 à 4 mois serait « une durée raisonnable pour les Britanniques et pour nous » .
Un programme d’études préalables à une éventuelle intervention de restauration est en cours d’élaboration, et doit aboutir à la stabilisation de l’oeuvre. C’est cette stabilisation qui, seule, permettrait de décider d’un prêt à l’issue de l’intervention.
Un tel prêt ne peut intervenir sans la mise en place d’un par- tenariat institutionnel fort entre les Britanniques et les Français. Une collaboration qui doit être engagée au premier semestre 2018. Patrick Gomont précise : « La Tapisserie est en bon état de conservation, elle a bien traversé les décennies. Mais elle reste fragile. »
Le musée rouvrira en 2024
Si un prêt venait à être effectué, l’oeuvre devra retrouver son écrin lors de la réouverture du musée au public, au printemps 2024, quelques mois avant le 80e anniversaire du Débar- quement et de la bataille de Normandie, pour le plus grand plaisir de tous les visiteurs, notamment le public britannique qui représente 25% de la fréquentation globale du musée, scolaires compris.