Une esthétique de la destruction !
Poursuivant son travail sur les Pièces supplémentaires, Dominique Angel s’est tourné depuis quelques années vers l’esthétique de la destruction. C’est lorsqu’un élément d’installation est tombé et s’est brisé au sol, lors du démontage de l’une de ses expositions dans la Tour Lebel à Villeneuve-Lès-Avignon en 2009, que lui est apparue l’idée de détruire ses oeuvres.
Cet aboutissement résout un questionnement apparu chez l’artiste, celui de la pérennité des oeuvres après sa mort. Dominique Angel perçoit et conçoit son travail comme une oeuvre unique malgré la forme accumulative : architecture de bois, sculptures en terres crues, objets divers et variés. Dans l’atelier de l’artiste
Le lieu devient également un matériau. Le visiteur est trans- porté dans l’atelier de l’artiste, de par la forme de l’ensemble, mais également par la possibilité de voir l’artiste en pleine conception, et même de l’assister. En délocalisant son atelier, l’artiste se met en danger. Le temps, suspendu et infini dans l’atelier, devient une contrainte dans l’espace d’exposition. L’atelier est un lieu privilégié de présentation et de lecture de l’oeuvre de l’artiste, le visiteur pénètre dans l’intimité, dans «l’avant».
Travail in-situ
Comme Brancusi, auquel Dominique Angel fait souvent référence pour les Destructions Annoncées tant pour la monstration, que pour la notion de monumentalité. En effet, le tra- vail in-situ permet à Dominique Angel de réaliser des oeuvres d’envergure qu’il ne pourrait réaliser en atelier.
À la contrainte du temps, s’ajoute la contrainte du lieu. Pour Dominique Angel, le travail in-situ est une manière de répondre à la difficulté architecturale propre à la notion moderne d’exposition. Il va faire interagir l’espace avec l’oeuvre, utilisant sa forme, son environnement voire son histoire, comme des éléments inamovibles le contraignant. L’installation se voit alors déterminée par le lieu.