Les « 12 Sales polars » par des auteurs normands
Avec ses éditions de La Gronde, installées près de Caen, Alain Protais a eu l’idée d’un recueil de nouvelles noires ancrées dans le paysage local. Rencontre.
Comment est venue l’idée de ce recueil ?
Beaucoup de gens écrivent, mais chacun sait qu’il est très difficile de se faire publier par un éditeur. D’autre part, l’autoédition reste peu considérée, car la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Alors en 2016, quand j’ai décidé de monter ma propre petite structure d’édition pour publier « La poupée catalane », le 6e roman de Brigite Piedfert avec un résultat très satisfaisant puisque cet ouvrage vient de remporter le prix du Rotary-Club du Pays de Caux, elle et moi avons eu l’idée de proposer à des personnes de notre entourage n’ayant jamais publié de participer à un recueil en mélangeant leurs textes avec ceux d’auteurs déjà édités, ce qui leur permet de franchir la barrière, et leur donne confiance dans leur écriture puisque leur texte est lu, corrigé et validé par des yeux experts, extérieurs et objectifs.
Comment les avezvous sélectionnés ?
Ce sont des amis ou des amis d’amis, et bien sûr tous passionnés de littérature, mais ils ne se connaissaient pas auparavant pour la plupart et viennent d’horizons différents ce qui en fait l’originalité. Quelquesuns ont déjà écrit et publié des romans ou des nouvelles dans des maisons d’édition connues. Les autres sont des personnes qui rêvaient d’être publiés et qui n’osaient pas ou qui pensaient que c’était impossible. Ce recueil leur permet de mettre le pied à l’étrier et d’avoir le plaisir de partager un projet littéraire. Cer- tains d’entre eux ont d’ailleurs déjà participé et remporté des prix lors de concours de nouvelles
Le titre fait sourire…
Oui, l’idée de départ était d’écrire des nouvelles noires ou policières, faisant la part belle à la Normandie et en y ajoutant une touche étrangère d’ouverture sur le monde. Nous avons tous cherché un titre original, et parmi toutes les propositions, celui-ci s’est imposé, malgré une connotation un peu… spéciale puisqu’il s’agit d’un jeu de mots qui fait référence au titre du film Les 12 salopards de Robert Aldrich où douze criminels se voient proposer une mission suicide en échange d’une amnistie. Évidemment il nécessitait de réunir obligatoirement douze auteurs, ni plus, ni moins, pour « coller » au titre.