Elle critique la prise en charge aux urgences
C’est la colère et, surtout, l’inquiétude d’une fille pour sa mère. Dominique Boutillier pousse un cri d’alarme. Dimanche 11 février, en fin d’après-midi, sa mère âgée de 83 ans, Éliane Boutillier, est prise de vomissements. « Elle n’avait plus de tonus ni de force », précise la fille. La semaine précédente, victime d’occlusion intestinale, elle avait pourtant passé un scanner, « qui n’avait rien révélé ». Angoissée, Dominique Boutillier appelle d’urgence l’ambulance. Direction l’hôpital de Vire. « Elle a été prise dans l’heure par une doctoresse super, très compétente » , qui lui fait passer une radio, qui n’indique cependant rien. Éliane Boutillier reste en observation.
La nuit sur un brancard
C’est à ce moment que les choses se dégradent. « J’apprends, le lendemain, que ma mère a dormi sur un brancard, dans une chambre. Ils m’ont expliqué qu’il n’y avait plus de lits disponibles » , regrettet-elle. Dans la journée, des soins lui sont prodigués mais la santé d’Éliane Boutillier ne s’améliore pas. La fille s’inquiète que rien ne soit fait pour soulager sa mère et déplore le manque d’écoute et de considérations des médecins, « qui ne font que le strict minimum et qui attendent que le temps passe. Il n’y a pas de dialogue. S’ils ne se sentent pas compétents, qu’ils la dirigent vers un autre service ou vers un spécialiste », peste Dominque Boutillier qui pointe du doigt une succession d’anomalies. « Ils ont fait appel à l’urgentiste le lundi soir. Il n’est pas venu. Le lendemain matin, idem, il n’est pas venu. Là, je ne peux plus attendre. Je vais la sortir de là et je l’emmène à la clinique ».
« On ne peut pas accepter l’inacceptable »
« Je me suis dit, au début, on va patienter. Mais, à un moment donné, on ne peut plus attendre. J’ai l’impression que les docteurs font parce qu’ils doivent faire mais c’est tout. Je suis remontée. On ne peut pas accepter l’inacceptable. Si je la laisse 5 jours, je n’ai plus ma mère… » s’indigne Dominique Boutillier. « Je le fais aussi pour que ces conditions déplorables s’arrêtent. Il y a beaucoup de gens qui sont réticents avec l’hôpital. Il n’y a pas de fumée sans feu ».